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Dominique de Buman se lance, prenant son parti à contre-pied

Le démocrate-chrétien fribourgeois Dominique de Buman annonce qu'il se lance dans la course au Conseil fédéral. Un pavé dans une marre qui reste bien trouble.

08 août 2009, 04:15

Les candidats libéraux-radicaux à la succession de Pascal Couchepin étant connus (sous réserve d'une décision de Fulvio Pelli), Dominique de Buman est le premier démocrate-chrétien à sortir du bois. Le PDC avait clairement dit qu'il revendiquait le siège laissé vacant, mais l'annonce hier du conseiller national fribourgeois ne correspond pas à la stratégie prévue par la direction du parti.

Agé de 53 ans, ancien syndic de Fribourg, élu au Conseil national en 2003, Dominique de Buman a expliqué qu'il avait été sollicité (parmi d'autres) pour un entretien par la commission électorale mise en place par le PDC. Les décisions de se porter candidat devaient être prises jusqu'à mi-août. Il a donc averti jeudi soir le président du parti, Christophe Darbellay, qu'il était partant.

Le PDC aurait préféré attendre, avant toute annonce, de se mettre d'accord sur une candidature derrière laquelle tout le parti puisse se réunir, a indiqué hier son président, sans contester la légitimité de Dominique de Buman à y prétendre. Des contacts avec les autres partis, la semaine prochaine, étaient également prévus. Car, stratégiquement, il faudra jouer serré.

Bien sûr, le Parti libéral-radical aimerait imposer ce fait que le siège lui revient, pour des raisons arithmétiques, mais aussi par souci de stabilité et de cohésion. S'il y parvenait, le parti n'aurait aucune difficulté à placer l'un des quatre candidats déclarés (le Neuchâtelois Didier Burkhalter, les Genevois Martine Brunschwig Graf et Christian Lüscher, le Vaudois Pascal Broulis). Ce scénario n'est pas exclu: bien que le PDC s'estime lui aussi légitimé à revendiquer ce siège, le groupe parlementaire doit décider, le 28 août, «s'il soumet une candidature à l'Assemblée fédérale». Autrement dit, la question de principe est encore ouverte et nécessite des contacts avec les autres partis. Dans ce contexte, l'annonce de Dominique de Buman dérange.

Car, dans le scénario d'une candidature PDC pour l'élection du 16 septembre, Christophe Darbellay - sans s'exclure lui-même - imaginait plutôt un autre Fribourgeois: le conseiller aux Etats Urs Schwaller, même si on lui conteste sa représentativité latine. C'est que le défi est rude: pour battre un radical-libéral, il faut s'assurer un paquet de voix à gauche et dans les rangs bien garnis de l'UDC.

Le Parti socialiste ne conteste pas, a priori, le second siège PLR. D'autant que les deux partis pourraient avoir partie liée si Moritz Leuenberger démissionne avant la fin de la législature (2011) en même temps que Hans-Rudolf Merz. Pour l'heure, avant toute déclaration, le PS attend de voir ce qui ressort des démêlés entre PDC et PLR.

C'est, en revanche, avec davantage d'inquiétude que les regards se tournent vers l'UDC. Non pas que ce parti veuille entrer dans la course aujourd'hui: il devrait attendre 2011 pour tenter de récupérer le siège d'Eveline Widmer-Schlumpf. Mais les candidats libéraux-radicaux ne lui plaisent pas, excepté peut-être Christian Lüscher. Ses voix pèseront lourd si la bataille PLR-PDC a lieu.

Et c'est bien pour cela que le président du PLR, Fulvio Pelli, maintient la possibilité de se porter candidat, bien qu'il en ait peu envie: c'est sur son nom que le potentiel de voix UDC est le plus prometteur. Le feuilleton n'est pas terminé. /FNU

La question du jour posée dans l'édition d'hier à propos de la candidature de Pascal Broulis reste ouverte durant le week-end

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