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Discrimination: prise en charge médicale insuffisante pour les lesbiennes

Selon une enquête menée en Suisse romande par des associations vaudoises, la santé des femmes homosexuelles est négligée. 35% des personnes interrogées jugent avoir été discriminées en matière de soins médicaux ou prises en charge de manière inadéquate en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.

24 nov. 2020, 19:50
"Ce type d'enquête est nécessaire car il existe peu d'informations sur le sujet [...] ", a remarqué mardi soir la conseillère d'Etat vaudoise Rebecca Ruiz.

Une enquête sur les femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes (FSF) montre des carences en matière d’accès aux soins médicaux. Elle souligne aussi les difficultés psychologiques pour certaines d’entre elles, plus de la moitié des 409 personnes sondées ayant déjà eu des pensées suicidaires.

Cette enquête a été initiée en 2019 par les associations vaudoises VoGay, Les Klamydia’s et Lilith, puis diffusée majoritairement en Suisse romande. «Ce type d’enquête est nécessaire car il existe peu d’informations sur le sujet, les précédentes recherches s’étant surtout concentrées sur les homosexuels hommes», a remarqué mardi soir la conseillère d’Etat vaudoise Rebecca Ruiz.

Lors d’une intervention en marge de la présentation des résultats de l’enquête, la cheffe du Département de la santé et de l’action sociale a reconnu qu’il y avait «un travail de fond» à mener pour améliorer la prise en charge et la prévention pour les FSF. «La présomption d’hétérosexualité reste forte» chez les professionnels de la santé, a estimé la ministre.

L’enquête montre en effet que 35% des personnes interrogées jugent avoir été discriminées ou prises en charge de manière inadéquate en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Pour un autre tiers (28%), il n’existe même aucun suivi gynécologique.

 

 

Pensées suicidaires

L’enquête s’est aussi intéressée à la santé mentale des FSF, une catégorie qui comprend des femmes mais aussi des personnes trans ou intersexe. Il en ressort que 54% des personnes sondées ont déjà eu des pensées suicidaires.

Elles sont même 3% à avoir fait une tentative de suicide. C’est douze fois plus que chez les femmes interrogées lors de la dernière enquête suisse sur la santé de l’OFS en 2017, a souligné Marie-Annick Le Pogam, cheffe de clinique à Unisanté à Lausanne.

Les FSF consomment par ailleurs plus de tabac, alcool, drogue ou médicaments psychotropes que la population générale féminine. Elles sont également plus exposées aux infections sexuellement transmissibles et aux violences sexuelles.

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