Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu se rend jeudi à Berne pour s'entretenir avec son homologue Didier Burkhalter, a annoncé son ministère. Il doit aussi rencontrer la communauté turque locale à l'ambassade de Turquie.
Un porte-parole du Département fédéral des affaire étrangères (DFAE) a confirmé jeudi matin l'information émanant d'Ankara. M. Cavusoglu doit d'abord s'entretenir avec le conseiller fédéral des relations bilatérales entre les deux pays ainsi que des questions régionales et internationales, précise un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères.
Il doit également rencontrer des représentants de la communauté turque à l'ambassade de Turquie à Berne, selon le même communiqué. Information également confirmée par le DFAE.
Pour des raisons de sécurité, les services de M. Burkhalter ne donnent pas d'indication sur le lieu et l'heure de la rencontre. Un communiqué sera publié à l'issue de l'entretien, précisent-ils.
Sur fonds de tensions
Cette visite survient alors que les relations entre la Turquie et plusieurs pays européens se sont fortement tendues ces dernières semaines. En cause: l'interdiction de meetings de campagne dans ces pays avant le référendum du 16 avril en Turquie sur le renforcement des pouvoirs présidentiels.
En Suisse aussi, un rassemblement de ce type prévu à Zurich, auquel devait participer M. Cavusoglu, a été annulé en mars à la suite du désistement de l'hôtel où il devait se tenir. Un autre meeting de campagne prévu le 10 mars, présidé par un responsable du parti AKP, au pouvoir en Turquie, avait été interdit, la police invoquant un risque de trouble à l'ordre public.
Des meetings auxquels devaient participer des ministres turcs ont été également été annulés en Allemagne, en Autriche et aux Pays-Bas.
Les Turcs sont appelés à voter le 16 avril sur une révision constitutionnelle qui doit renforcer massivement les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan. Le gouvernement a lancé une intense campagne référendaire, visant également les Turcs installés en Europe.
En réaction à ces annulations, les dirigeants turcs ont multiplié les invectives envers les capitales européennes. M. Erdogan a ainsi dénoncé des "pratiques nazies" et un "esprit de fascisme débridé" en Europe.