"Le temps presse, il faut agir maintenant": c'est en substance ce qu'affirme Didier Burkhalter à propos de la situation en Ukraine. En tant que président de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le conseiller fédéral rencontrait ce lundi matin à Bruxelles les ministres européens des Affaires étrangères.
L'OSCE fera tout pour que l'élection présidentielle puisse avoir lieu le 25 mai en Ukraine, a souligné M. Burkhalter devant les médias, à son arrivée à Bruxelles.
Dans ce but, "nous avons une fenêtre d'opportunité de quelques jours" pour "des actions concrètes", a-t-il ajouté. Et de préciser que l'OSCE allait nommer lundi son "modérateur" pour favoriser "le dialogue" entre les différentes parties du conflit.
"Le plus important est de reconstruire un véritable dialogue en Ukraine, entre la Russie, l'UE et les Etats-Unis (...). Nous pouvons y contribuer (...) Nous devons être positifs", selon M. Burkhalter, qui a rencontré Vladimir Poutine la semaine dernière à Moscou.
Les chefs de la diplomatie des Vingt-Huit l'ont invité à leur réunion mensuelle pour s'informer de première main sur les propositions faites par le conseiller fédéral au nom de l'OSCE. Il devait leur présenter sa "feuille de route" pour l'Ukraine, un plan articulé autour de quatre axes qui doit permettre une sortie de crise du pays.
"Provocation"
M. Burkhalter l'avait déjà exposé mercredi à Moscou au président russe Vladimir Poutine. Le document peut se résumer en quatre mots: "Cessez-le-feu, désarmement, dialogue et élection" présidentielle, selon un porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Interrogé sur le référendum de dimanche dans l'est de l'Ukraine, M. Burkhalter a admis que le scrutin pouvait représenter une "provocation" pour certaines parties.
Quant au reproche - venant d'Ukraine - qu'il se montrerait lui-même trop pro-russe, le chef de la diplomatie suisse a été catégorique: "Nous continuons de nous engager pour le dialogue, avec tous les partenaires!".
Durcissement des sanctions
Les ministres européens des Affaires étrangères doivent également se prononcer lundi sur un éventuel durcissement des sanctions. Jusqu'à présent, l'UE a prononcé des interdictions de visas, et un gel des avoirs, contre 48 personnalités d'Ukraine et de Russie.
Un resserrement des critères est envisagé pour permettre à l'UE de sanctionner des Russes ou des Ukrainiens qui ont entravé le travail de l'OSCE. Les entreprises, qui ont profité de l'annexion de la Crimée par la Russie, pourraient également se retrouver dans le collimateur.