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Didier Burkhalter exige une libération immédiate des quatre otages

Le président de la Confédération a exigé la libération immédiate des quatre observateurs de l'OSCE, portés disparus depuis lundi soir en Ukraine.

29 mai 2014, 08:10
L'équipe d'observateurs dont l'OSCE est sans nouvelles depuis lundi en Ukraine a été arrêtée à un check-point, 40 minutes avant que l'organisation ne perde contact avec elle.

Didier Burkhalter, président en exercice de l'OSCE, a exigé mercredi soir la libération "immédiate et sans condition" des observateurs internationaux détenus depuis lundi soir dans l'est de l'Ukraine. Il a dénoncé un "acte de sabotage" des efforts de paix.

La détention des observateurs "ne peut pas être tolérée", a assuré le président de la Confédération dans un communiqué publié par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Elle "sape l'important travail" effectué par la mission d'observation, acceptée le 21 mars par les 57 Etats membres de l'OSCE, a-t-il ajouté.

M. Burkhalter a par ailleurs souligné la nécessité d'assurer des conditions de travail qui permettent à la mission d'observation de réaliser correctement son mandat.

L'OSCE restait sans nouvelles mercredi des quatre observateurs, dont un Suisse, portés disparus depuis lundi soir dans la région de Donetsk. Si l'Organisation indique ne pas savoir où et dans quelles conditions ils se trouvent, Kiev affirme, comme le Danemark la veille, qu'ils sont retenus par les séparatistes, ce que les pro-russes nient.

Russie mise en cause

Auparavant, les militants prorusses de Donetsk, dans l'Est de l'Ukraine, avaient affirmé ne pas avoir de contact avec les observateurs de l'OSCE. Ils ont nié les détenir.

"Ni leur lieu de séjour ni leur sort ne nous sont connus", a déclaré à l'agence de presse russe Interfax le porte-parole des séparatistes Miroslav Rudenko. Les rebelles se sont dits prêts à aider à retrouver les observateurs.

Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a de son côté mis la Russie en cause. Selon lui, les quatre représentants de l'organisation ont été enlevés par "des terroristes pilotés par Moscou".

L'OSCE a par ailleurs perdu le contact durant plusieurs heures mercredi avec un groupe de onze autres observateurs. Cette équipe a été arrêtée à la mi-journée à un barrage routier à Marinka, à l'est de Donetsk, sur la route de Dniepropetrovsk. Le contact a toutefois été rétabli vers 19h00, lorsque le groupe est retourné à Donetsk, a précisé l'OSCE.

Retrait à la frontière

Sur le terrain, une partie des troupes russes à la frontière sembleraient avoir amorcé un mouvement de retrait. La Russie a procédé au retrait de plusieurs milliers de soldats de la zone proche de la frontière orientale de l'Ukraine mais des dizaines de milliers d'autres sont restés sur place, selon un officier de l'OTAN.

Le gouvernement allemand a demandé à Moscou de mieux contrôler sa frontière avec l'Ukraine, afin notamment d'empêcher des infiltrations de combattants séparatistes pro-russes et des transports d'armes.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a de son côté de nouveau souhaité la fin des opérations militaires contre les séparatistes et l'ouverture d'un dialogue pour épargner au pays une "guerre fratricide".

Dialogue souhaité

Le futur président ukrainien Petro Porochenko dit aussi vouloir engager un dialogue avec Moscou. "Je ne doute pas un instant que (le président russe Vladimir) Poutine pourrait mettre fin au conflit en usant directement de son influence", dit-il. "Je veux résolument parler avec Poutine et avoir un entretien pour stabiliser la situation".

Le président français François Hollande a invité M. Porochenko, aux cérémonies de commémoration du Débarquement allié le 6 juin, a annoncé mercredi l'Elysée.

Petro Porochenko souhaite signer l'accord de libre échange avec l'Union européenne après son investiture, ont fait savoir ses services. Des responsables européens avaient auparavant laissé entendre qu'il souhaitait reporter l'échéance. La date de la cérémonie n'a pas encore été fixée, mais elle devrait avoir lieu à la mi-juin.

Engagée dans une opération de plus en plus musclée contre les insurgés armés prorusses, Kiev est par ailleurs menacée d'une coupure de gaz par la Russie qui risquerait de perturber l'approvisionnement de l'Europe. L'Ukraine doit verser dans les heures qui viennent deux milliards de dollars au géant russe Gazprom dans le cadre d'un plan européen qu'elle a refusé à ce stade.

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