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Deux milliards devraient être investis cette année dans l’armée

Le National a donné jeudi son aval aux crédits d’un montant total d’environ 2 milliards de francs proposés par le Conseil fédéral. Les tentatives de la gauche d’en réduire la portée ont été vaines.

06 juin 2019, 10:52
Il n'y a pas besoin d'acquérir des munitions à gogo pour les gaspiller ensuite et pour soutenir l'industrie d'armement, a plaidé en vain Brigitte Crottaz (PS/VD).

Quelque deux milliards devraient être investis cette année dans l’armée. Le National a donné jeudi son aval aux crédits proposés par le Conseil fédéral. Les tentatives de la gauche d’en réduire la portée ont fait chou blanc. Le dossier passe au Conseil des Etats.

Le message sur l’armée est réparti entre le programme d’armement proprement dit (861 millions de francs), les crédits-cadres pour le matériel de l’armée (762 millions) et le programme immobilier (414 millions). Le total est comparable à celui des années précédentes.

Pour la droite, il s’agit de permettre à l’armée de répondre à ses missions. D’autres investissements importants sont prévus à l’avenir, comme les jets de combat et la défense sol-air. Selon les Verts, l’accent devrait plutôt être mis, pas forcément avec des moyens militaires, sur les menaces «réelles»: cyberattaques, réchauffement climatique.

 

 

Mortiers

Rayon programme d’armement, le débat a porté sur les 118 millions prévus pour 300 mortiers qui prendront le relais du modèle 8,1 cm. Recourir à cette arme dans des zones densément peuplées fait courir de grands dangers à la population civile, a critiqué Priska Seiler Graf (PS/ZH). Par 135 voix contre 47, les députés ont refusé de biffer ce crédit.

Les autres crédits portent sur un système d’exploration tactique, comprenant 100 véhicules (380 millions), de nouvelles acquisitions d’intensificateurs de lumière résiduelle, d’appareils à image thermique et de dispositifs de visée laser (213 millions) et l’achat de 370 nouveaux camions (150 millions).

Munitions

Au chapitre des crédits-cadres pour le matériel d’armée, l’enveloppe de 147 millions destinée à l’achat et la remise en état de munitions ainsi qu’à la réutilisation de pièces démontées a été attaquée. Le camp rose-vert souhaitait la diviser par deux.

Il n’y a pas besoin d’acquérir des munitions à gogo pour les gaspiller ensuite et pour soutenir l’industrie d’armement, a plaidé en vain Brigitte Crottaz (PS/VD). Le National a refusé de suivre par 129 voix contre 46. Les autres 25 millions concernant les munitions n’ont pas été remis en question.

Le plus gros poste de ce volet du message sur l’armée (440 millions) est consacré à l’équipement personnel et au matériel à renouveler. Il est par exemple prévu de remplacer les bottes de combat.

Ce crédit comprend aussi de premières acquisitions, comme des mini-drones. La Suisse veut les acheter à la société israélienne ADS. Cette entreprise suscite quelques remous. Aucune infraction n’ayant été prouvée à ce stade, le Conseil fédéral ne souhaite toutefois pas interrompre le marché.

Le gouvernement souhaite aussi 150 millions pour des études, essais et autres préparatifs. Ce crédit-cadre comprend, entre autres, 30 millions de francs pour l’artillerie, 65,5 millions de francs pour le matériel d’aide au commandement (y compris les mesures de cyberdéfense) et 5,5 millions de francs pour le simulateur de conduite.

Immobilier

Concernant le programme immobilier, la gauche s’en est prise aux 75 millions destinés à la rénovation et à l’aménagement du site de Rothenburg (LU). Un terminal pouvant accueillir 600 conteneurs devrait être mis en place. Cette centralisation implique des risques de sécurité, selon Balthasar Glättli (Verts/ZH).

Emettant aussi quelques doutes face au projet, la majorité bourgeoise a toutefois refusé par 128 voix contre 45 d’y renoncer. Le Conseil des Etats devrait se repencher sur les questions de centralisation, de protection du patrimoine et de cybersécurité, a estimé Thomas Hurter (UDC/SH) au nom de la commission.

Le reste du programme est constitué par la première étape de développement de la place d’armes de Thoune (84 millions), le remplacement de deux halles à Payerne (85 millions) et une série d’investissements inférieurs à 10 millions pour un total de 170 millions.

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