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Derniers cours d'eau bétonnés?

L'usage des eaux naturelles suscite les convoitises.

30 avr. 2011, 13:04

Rares sont les fleuves ou rivières importantes en Suisse qui ne sont pas déjà exploités pour la production d'énergie hydraulique. En raison des programmes de promotion des énergies renouvelables, les derniers cours d'eau naturels risquent eux aussi d'être bétonnés, canalisés ou endigués.

La rétribution du courant injecté à prix coûtant (RPC) rend économiquement intéressantes des centrales hydroélectriques que personne ne pensait jusqu'ici réaliser. C'est ce qu'écrit l'Office fédéral de l'environnement (Ofev) dans son rapport sur la révision de l'ordonnance sur la protection des eaux, en audition jusqu'à hier.

Les organisations de protection de la nature surtout s'opposent à l'exploitation de cours d'eau encore à l'état naturel, même si dans le cadre du débat actuel sur le nucléaire, leur attitude est critiquée. Pour Pro Natura, «il n'est pas raisonnable de sacrifier les derniers cours d'eau naturels uniquement dans le but de produire une quantité d'énergie supplémentaire relativement faible».

Le bât blesse bel et bien dans ce rapport entre la protection et l'exploitation des eaux, car les exploitants des petites centrales flairent une affaire: comme la RPC compense la différence entre le montant de la rétribution et le prix du marché, une petite centrale peut s'avérer rentable.

Les chiffres sont parlants: alors qu'on a débranché des petites centrales pendant des années, près de 500 demandes de RPC ont été déposées jusqu'au milieu de l'année dernière.

Avec la révision de l'ordonnance sur la protection des eaux, mise sur les rails déjà avant la catastrophe de Fukushima, le Conseil fédéral entend diminuer la pression sur les cours d'eau non encore exploités. Selon la révision, les cantons doivent veiller à maintenir le plus intacts possible les grands tronçons de cours d'eau d'une certaine dimension.

«Les cantons ne doivent pas se voir limités dans leur appréciation. Mais nous souhaitons qu'ils adoptent une stratégie claire», explique la porte-parole de l'Office fédéral de l'énergie, Marianne Zünd. / ats

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