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Défense: les experts discutent des robots tueurs à l'ONU

Plus de 60 pays ont entamé, lundi, une discussion sur le futur des robots tueurs. Cette discussion qui a pour but de préciser la définition et le rôle de telles armes se déroule à Genève.

13 avr. 2015, 12:33
Une discussion sur les robots tueurs à débuté à Genève lundi.

Les représentants de plus de 60 pays ont entamé lundi à Genève des discussions sur une éventuelle réglementation des armes entièrement autonomes ou "robots tueurs". Ils doivent tenter de préciser jusqu'à vendredi la définition de ces armes encore à l'état d'ébauche.

"Il est trop tôt pour adopter des recommandations. Nous devons d'abord avoir une définition claire de ces armes dont le déploiement est encore lointain", a déclaré le président de la réunion, l'ambassadeur Michael Biontino, représentant de l'Allemagne pour le désarmement à Genève.

Il s'agit de la seconde réunion internationale d'experts sur les "robots tueurs" dans le cadre de la Convention sur les armes conventionnelles dites inhumaines. La précédente avait eu lieu en mai 2014.

Avis partagés

Quelque 29 experts doivent faire des présentations techniques aux diplomates et membres des ONG. "Le but est d'avoir une idée plus claire de ces armes, non de prendre des décisions", a affirmé à la presse le président de la réunion.

Il a indiqué que les avis sont partagés: certains estiment que le droit international humanitaire (DIH) en vigueur est suffisant, d'autres envisagent une interdiction ou un moratoire, d'autres un code de conduite.

Les questions à trancher sont complexes: difficulté de séparer usages militaires et civils de la technologie, manque de responsabilité juridique, transparence du déploiement, impact sur la sécurité mondiale, risques de prolifération, par exemple.

Absence de responsabilité juridique
Dans un rapport publié à l'occasion de cette réunion, Human Rights Watch (HRW) a dénoncé le fait que les programmeurs, les fabricants et le personnel militaire pourraient échapper à leur responsabilité juridique pour les décès et les blessures causés de manière illicite par les "robots tueurs".

Dans ce rapport ("Une lacune cruciale: Le manque de responsabilité juridique pour les robots tueurs"), l'ONG détaille des obstacles notables à l’attribution de responsabilité personnelle pour les actions des armes entièrement autonomes, tant au niveau du droit pénal que du droit civil.

"L’absence de responsabilité légale équivaut à l’absence de dissuasion de futurs crimes, à l’absence de justice pour les victimes et à l’absence de condamnation par la société des utilisateurs de ces armes", a souligné Bonnie Docherty, chercheuse auprès de la division Armes à HRW, et auteure principale du rapport.

Plus dangereuses

Les armes entièrement autonomes seraient encore plus dangereuses que les drones télécommandés qui sont déjà utilisés, car elles seraient capables de sélectionner et d’attaquer des cibles sans intervention d’un être humain. Ces systèmes devraient reconnaître une cible, savoir distinguer son caractère civil ou militaire, s'il s'agit d'un ami ou d'un ennemi.

La Campagne pour interdire les robots tueurs, qui regroupe plus de 50 organisations non gouvernementales, appelle à une interdiction préventive de la mise au point, de la fabrication et de l'utilisation des armes entièrement autonomes. La Campagne rappelle un précédent, celui de l'interdiction à titre préventif des armes à laser aveuglantes en 1995.

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