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Déblocage surprise des crédits affectés au développement

La commission de politique extérieure du National a trouvé une majorité pour voter à la fois une augmentation de l'aide au développement et des crédits pour le Fonds monétaire international. Cette majorité assure qu'elle n'a cédé à aucun chantage.

12 janv. 2011, 12:29

Asa session de printemps, le Conseil national devrait approuver plusieurs engagements de la Suisse envers le Fonds monétaire international (FMI). En décembre dernier, le Conseil des Etats avait accepté de traiter ce dossier en urgence, comme le demandait le Conseil fédéral, mais le National avait refusé. D'un côté, l'UDC ne voulait pas de ces engagements, alors que la gauche voulait d'abord qu'on augmente les crédits d'aide au développement à 0,5% du revenu national brut (RNB).

Ces deux oppositions ont constitué une majorité de blocage. Hier, la présidente de la commission de politique extérieure du National, la libérale-radicale bernoise Christa Markwalder, n'a pas voulu parler de chantage de la gauche. Selon elle, l'augmentation de l'aide au développement était promise de longue date: il fallait bien un jour concrétiser cette promesse. Et c'est par 15 voix contre 10 que la commission a accepté de porter cette aide publique à 0,5% du RNB d'ici à 2015.

Du coup, une des oppositions tombait pour la suite. Le Parti socialiste se félicitait en effet de cette décision, s'agissant d'une aide ciblée sur les pays pauvres. Elle servira en priorité à financer des projets d'approvisionnement en eau et de politique climatique. Ce qui signifie, pour 2011 et 2012, une hausse des moyens de 640 millions de francs. Une proposition de minorité de s'en tenir à 460 millions (pour atteindre 0,45% du RNB au lieu de 0,5%) sera toutefois également discutée au plénum.

Ce point étant acquis, les autres ont suivi. A commencer par une contribution extraordinaire (limitée à deux ans) de 12,5 milliards au FMI. Celui-ci veut augmenter ses ressources dans le cadre de l'aide monétaire internationale. Mais la commission a également accepté de porter de 2,5 à 18 milliards le plafond de la participation de la Suisse aux fonds de crise du FMI. Une ligne de crédit ouverte par la Banque nationale, qui n'est pas à fonds perdus et porte intérêts, a souligné Christa Markwalder.

C'était le point litigieux. L'opération est destinée aux mesures d'aide du FMI à la zone euro, en crise. Si la gauche semble pouvoir s'y rallier (en contrepartie de l'aide au développement), l'UDC ne décolère pas: elle y voit un geste irresponsable, au profit des pays les plus endettés de la zone euro, et sans contrepartie.

Le PLR et le PDC, eux, mettent en garde contre un refus, qui mettrait en danger la stabilité monétaire européenne, touchant directement l'économie suisse victime du franc fort.

Le FMI joue un rôle central dans cette crise, en imposant des plans de redressement aux pays bénéficiaires, note le PLR. Autre crainte, le siège de la Suisse au conseil exécutif du FMI, aujourd'hui exposé. Si le blocage de décembre a fâché le Conseil fédéral, c'est aussi parce qu'un retard pouvait laisser la Suisse en dehors des nouveaux accords d'emprunt, en cas de mesures urgentes.

Il semble que le délai de mars soit encore jouable: la Belgique, par exemple, n'a pas non plus formalisé son adhésion. /FNU

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