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De nombreux oisillons sont morts à cause de la pluie

Nids noyés par les pluie, manque de nourriture, hypothermie: les conditions météo ont provoqué la mort de nombreux oisillons cette année. Suivant les espèces, 70 à 80% des petits sont morts dans le nid.

09 juil. 2016, 14:50
Lorsqu'il pleut plusieurs jours, les nids des cigognes sont détrempés et les adultes n'arrivent pas à réchauffer leurs oisillons qui meurent d'hypothermie.

De nombreux petits oiseaux sont morts dans leur nid cette année. En cause: les pluies qui ont détruit les nids ou noyé les oeufs, et le peu de nourriture rapportée par les parents.

Suivant les espèces, 70 à 80% des petits sont morts dans le nid, a dit samedi à l'ats Patrick Jacot, responsable du Centre ornithologique de réadaptation (COR). Il confirme une information parue dans le Matin.

Les rapaces diurnes ou encore les cigognes, font leur aire en hauteur, dans les massifs ou dans les forêts. Lorsqu'il pleut plusieurs jours, les nids sont détrempés et les adultes n'arrivent pas à réchauffer leurs oisillons qui meurent d'hypothermie.

"Désert nutritif"

Les pluies ont aussi été fatales aux proies des oiseaux. Mulots, campagnols et autres petits mammifères, dont certains se nourrissent, ont été noyés dans leurs galeries. Les oiseaux n'avaient pas de quoi nourrir leurs petits, qui sont morts d'inanition, explique M. Jacot.

Les rapaces nocturnes ont aussi été touchés par la mauvaise météo. La chouette de Tengmalm, parmi d'autres, chasse à l'ouïe. Or lorsque la pluie tombe, elle peine à localiser ses proies. Elle n'a pas assez de nourriture pour ses jeunes, qui ont souvent été trouvés morts ou amaigris, affaiblis.

Ceux-ci deviennent à leur tour des proies. Ils manquent de force pour échapper aux prédateurs.

Un rapace diurne, suivant l'espèce, se déplacera plus facilement pour trouver de la nourriture, souligne le responsable du COR. Ce n'est pas le cas des rapaces nocturnes, plus attachés à leur territoire.

Dans l'eau

La fluctuation des lacs et des cours d'eau a aussi été fatale aux espèces qui font leur nid proche de l'eau. Lorsque les oeufs sont immergés, "c'est fini", rappelle M. Jacot. Cette année, de nombreux nids ont été emportés lors des crues ou inondés dans les champs. C'est le cas notamment pour les grands tétras ou les alouettes.

Les ornithologues peuvent encore intervenir lorsque le nid a juste frôlé l'eau. Dans ce cas, les oeufs sont mis en couveuse.

Les canards "s'en sont pas trop mal tirés", selon Patrick Jacot. Les zones naturelles avec roseaux, qui ont leur préférence, ont certes diminué. Ils ont alors fait leurs nids dans des grands bacs à fleurs, à l'abri.

Proches des hommes

Certaines espèces n'ont quasi pas eu à souffrir de ce printemps maussade. Moineaux ou étourneaux sansonnets, qui nichent près des immeubles, voire sous les poutres ou dans des cavités, voient leurs nids mieux protégés que ceux qui sont dans les arbres.

Il s'en trouve même une qui a tiré son épingle du jeu du mauvais temps. Le merle noir se nourrit surtout de limaces ou de vers de terre. Il en a trouvé suffisamment pour donner la becquée à ses petits.

Selon M. Jacot, certaines espèces peuvent encore faire une ponte de remplacement maintenant. Le rouge-queue noir notamment adapte son alimentation en fonction des proies disponibles. Il pourrait alors trouver de quoi nourrir les oisillons, a-t-il lancé avant de partir en intervention de sauvetage.

Un lourd tribut

Les ornithologues ne savent en effet plus où donner de la tête ces temps. Les appels se multiplient pour venir en aide à des oisillons tombés du nid ou en détresse.

C'en sont autant de sauvés à une époque où les oiseaux payent déjà un lourd tribut à l'activité humaine - baies vitrées, lignes à haute tension, pollution, diminution de l'espace vital -. Ce printemps pourri représente ainsi un coup dur pour certaines espèces, surtout si de tels épisodes devaient se renouveler.

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