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Dans les années 70, la Suisse a négocié un accord secret avec les terroristes palestiniens

Attaquée à plusieurs reprises par des terroristes de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), la Suisse, par l'intermédiaire de son conseiller fédéral neuchâtelois Pierre Graber, a négocié un moratoire resté secret jusqu'à aujourd'hui.

20 janv. 2016, 11:54
Pierre Graber avait négocié ce moratoire dans le plus complet des secrets.

En 1969 et 1970, la Suisse a été visée par des terroristes palestiniens. Dans son nouveau livre "Schweizer Terrorjahre", le journaliste alémanique Marcel Gyr révèle que le conseiller fédéral Pierre Graber a fait cavalier seul pour mettre fin aux attaques.

Tout commence le 18 février 1969. Quatre terroristes du Front populaire de libération de la Palestine, un sous-groupe de l'Organisation de libération de la Palestine OLP, tirent sur un avion d'El Al à l'aéroport de Zurich-Kloten. Le pilote est tué. Un des terroristes est abattu, les trois autres arrêtés puis condamnés.

Un an plus tard, le 21 février 1970, un avion de Swissair reliant Zurich à Tel Aviv s'écrase peu après le décollage à Würenlingen (AG), faisant 47 morts. Une bombe a explosé à son bord. Les auteurs de l'attaque n'ont jamais été démasqués.

Jean Ziegler entremetteur

Le 6 septembre de la même année, un vol de Swissair entre Zurich et New York est détourné, avec d'autres appareils, sur l'aéroport de la ville jordanienne de Zarka. Les terroristes exigent la libération de prisonniers palestiniens, dont les terroristes de Kloten, ce qu'ils obtiennent. Les otages sont libérés le 30 septembre.

L'enquête du journaliste de la Neue Zürcher Zeitung révèle qu'au plus fort de la crise des otages, le conseiller fédéral socialiste Pierre Graber a, sans l'accord de ses collègues, pris contact en secret avec l'OLP. Alors conseiller national, Jean Ziegler arrange une rencontre à Genève.

Moratoire secret

L'entrevue aboutit sur un moratoire resté secret jusqu'à aujourd'hui, entre la Suisse et l'OLP. Ni l'opinion publique suisse, ni les autres pays concernés par la prise d'otages n'auraient toléré des négociations avec l'OLP, explique Marcel Gyr.

De nombreuses questions restent toutefois encore ouvertes. Notamment pour savoir dans quelle mesure cet accord a influencé l'enquête sur le crash de Würenlingen. Il faudra attendre le délai de 50 ans pour que les archives fédérales livrent des pièces supplémentaires au puzzle.

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