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Coronavirus: Travail.Suisse demande des augmentations de salaire malgré la crise

L'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses veut maintenir le pouvoir d'achat, en particulier pour les revenus les plus faibles durement touchés par la crise.

13 août 2020, 10:24
L'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses demande une augmentation de salaires pour renforcer le pouvoir d'achat.

Les employés des branches d’importance systémique et de secteurs qui ont peu souffert de la pandémie doivent bénéficier d’augmentations de salaire, a affirmé jeudi Travail.Suisse. En renforçant le pouvoir d’achat, celles-ci permettront de mieux faire face à la crise.

«Pendant la crise du coronavirus, le chômage partiel a permis de garantir des emplois et donc des revenus à un grand nombre de personnes. Les effets sur le marché du travail ne se feront sentir maintenant que progressivement», a déclaré Gabriel Fischer, responsable de la politique économique à Travail.Suisse, lors d’une conférence de presse à Berne.

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L’enquête spéciale du «Baromètre Conditions de travail» montre en outre que près de la moitié des personnes au chômage partiel ont été confrontées à une baisse de salaire. Elles ne recevaient que 80% de leur rémunération.

Maintenir la consommation

Dans les branches où les rémunérations sont moins élevées, comme l’hôtellerie et la restauration, le commerce de détail ou les auxiliaires dans le secteur du bâtiment, cette baisse de salaire peut entraîner des difficultés financières.

«Il est essentiel de maintenir le pouvoir d’achat, surtout pour les revenus les plus faibles. Ce n’est qu’ainsi que la consommation ne sera pas affaiblie et que la crise ne sera pas exacerbée», a estimé M. Fischer.

De modestes augmentations de salaire sont possibles dans de nombreuses branches.
Arno Kerst, président du syndicat Syna

Santé et commerce de détail

«Grâce à leurs efforts, les salariés des secteurs de la santé et du commerce de détail – des branches à forte proportion de femmes – ont fait en sorte que le confinement n’entraîne pas d’effondrement», a souligné Arno Kerst, président du syndicat Syna. Pour cela, ils ont reçu des applaudissements.

«Maintenant, les salariés de ces professions d’importance systémique méritent des augmentations de salaire significatives», estime M.Kerst. «De modestes augmentations de salaire sont possibles dans de nombreuses branches», a-t-il insisté.

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Cela doit s’appliquer également aux branches qui ont traversé la crise relativement sans dommage, ou même qui en ont bénéficié. Des augmentations de l’ordre de 1% doivent être possibles.

 

 

Travail.Suisse rappelle par ailleurs que la révision de la loi sur l’égalité du 1er juillet 2020 impose aux entreprises de plus de 100 salariés de procéder à une analyse de l’égalité des salaires entre femmes et hommes.

La faîtière et ses fédérations affiliées ont créé la plate-forme RESPECT8-3.CH pour renforcer cette loi, pallier les lacunes de la révision et «aborder l’égalité des salaires de manière plus rapide et plus transparente.»

Service public

Le service public a lui «prouvé de façon impressionnante son importance existentielle» même à l’époque du coronavirus. Ses employés «méritent une plus grande reconnaissance et des conditions de travail et de rémunération équitables», affirme Stefan Müller-Altermatt, président du syndicat du service public transfair et conseiller national (PDC/SO).

Les mesures d’économies dans l’administration doivent absolument être évitées, sous peine de ralentir la reprise économique et de mettre en danger l’emploi.

Branches sinistrées épargnées

La préservation des emplois est une priorité pour Travail.Suisse et ses fédérations affiliées, Syna, Hotel&Gastro Union et le syndicat transfair. Dans les branches économiquement très touchées, les syndicats renoncent donc délibérément aux revendications salariales. C’est le cas notamment dans l’hôtellerie et la restauration.

 

 

Si des suppressions d’emplois sont inévitables, il est impératif que les représentants des salariés soient impliqués à un stade précoce. Les premières conséquences de la crise se font déjà ressentir. Cet été, il y a déjà environ 50’000 chômeurs de plus en Suisse que l’an dernier.

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