En 2007, 3,8% des hommes reconnaissaient avoir consommé au moins une fois de la cocaïne, contre 2,5% en 2002. Pour les femmes, cette proportion est passée de 1% à 1,7% durant la même période, a indiqué aujourd'hui l'Institut suisse de prévention de l'alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA). Ceux qui déclarent en consommer actuellement représentent toutefois moins de 1% de la population.
Sur mandat de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), l'ISPA a analysé les données de l'Enquête suisse sur la santé de 2007 et les a comparées avec celles de 2002. Pour cette enquête, réalisée tous les cinq ans, un échantillon représentatif de près de 19'000 personnes âgées de 15 ans au moins avait été interrogé en 2007.
Consommation «préoccupante»
L'augmentation de la consommation de cocaïne est qualifiée de «préoccupante» par Michel Graf, directeur de l'ISPA, cité dans le communiqué. Elle correspond à une tendance perceptible dans la société depuis quelque temps déjà, qui privilégie l'euphorie rapide, les contacts faciles et des performances accrues.
Des personnes de tous âges se tournent de plus en plus vers la cocaïne, relève M. Graf. Or sa consommation est susceptible d'entraîner très rapidement une forte dépendance et de provoquer divers troubles physiques ainsi que des accès d'anxiété ou des dépressions. L'usage d'héroïne, de méthadone et d'ecstasy n'a en revanche pas augmenté entre 2002 et 2007.
A la question «Avez-vous déjà au moins une fois au cours de votre vie consommé des drogues illégales?», 19,7% des personnes interrogées en 2007 ont répondu «oui». Dans la plupart des cas, il s'agissait du cannabis, précise l'ISPA. Ce sont surtout les adolescents et les jeunes adultes qui ont reconnu consommer ce produit.
Baisse chez les jeunes
Parmi les personnes interrogées, 3,4% ont déclaré consommer du cannabis «actuellement», c'est-à-dire au moment de l'enquête. Le pourcentage le plus élevé - supérieur à 10% - concerne les personnes âgées de 20 à 29 ans. On constate toutefois une tendance à la baisse, surtout chez les adolescents et les jeunes adultes, un phénomène aussi observé sur le plan international.
En 2007, 6,9% des jeunes de 15 à 19 ans ont déclaré consommer «actuellement» du cannabis, contre 11,4% en 2002. Pour les 20-24 ans, ce pourcentage était de 10,3%, contre 13% en 2002. Si l'on regroupe l'ensemble des tranches d'âge, la proportion des personnes déclarant consommer du cannabis n'a toutefois pas bougé entre 2002 et 2007.
En matière de cannabis, il est important d'éviter un début de consommation précoce, explique Michel Graf. Ceux qui commencent tôt risquent de continuer à en consommer plus longtemps et s'exposent à une diminution de leurs facultés cognitives.
Données sujettes à caution
Les données sur les drogues recueillies dans l'Enquête suisse sur la santé sont sujettes à caution, note l'ISPA. En effet, dans la mesure où il s'agit de substances illégales perçues négativement par la société, leur consommation est vraisemblablement sous-estimée. Les chifffres doivent donc être interprétés avec prudence. /ats