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Commerce: l’OMC se retrouve sans directeur général

L’institution économique est toujours dans l’attente d’un nouveau dirigeant après le départ de Roberto Azevedo. Huits candidats doivent être auditionnés prochainement.

01 sept. 2020, 11:00
La démission de Roberto Azevedo et l'incapacité des membres à trouver un consensus sur une solution intérimaire vont laisser pendant plusieurs mois l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève dans directeur général (archives).

L’OMC devra surnager à Genève sans capitaine pendant plusieurs mois. Après le départ du directeur général Roberto Azevedo et l’incapacité d’un consensus sur une solution intérimaire, l’institution devra attendre la désignation de son nouveau patron.

En mai dernier, M. Azevedo avait annoncé en pleine pandémie sa démission pour fin août, un an avant la fin de son second mandat, pour «raisons familiales». Selon des sources convergentes, son épouse, qui est ambassadrice brésilienne à l’ONU à Genève et fervent soutien du président Jair Bolsonaro, pourrait prochainement représenter son pays à Washington ou auprès de l’ONU à New York.

 

 

En raison des modalités longues de désignation du directeur général, en trois étapes, l’un des quatre adjoints du directeur général aurait dû être chargé de provisoirement piloter l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Alors que l’Allemand Karl Brauner semblait avoir les faveurs des 164 membres, les Etats-Unis, qui menacent de quitter l’institution depuis plusieurs années, ont cherché à imposer leur ressortissant.

Aucun consensus n’a pu être trouvé fin juillet en raison de cette politisation. Ce scénario laisse penser à certains qu’aucune désignation du prochain directeur général n’aura lieu avant le début du second mandat de Donald Trump ou du premier de Joe Biden à la tête des Etats-Unis, dans six mois.

A lire aussi : Election: même approche entre candidats de l’OMC face à l’urgence de la crise

Pour autant, un porte-parole de l’OMC a minimisé l’impact qu’aura cette déconvenue qui devrait durer au moins deux à trois mois. De son côté, dans ses dernières déclarations sur les réseaux sociaux comme directeur général, M. Azevedo a promis dans ses nouvelles fonctions, dans le secteur privé, de défendre le système multilatéral du commerce mondial qui œuvre pour «la paix» et «la prospérité». Celui-ci alimente l’investissement, la croissance, le développement et l’emploi, dit-il.

Attitude discrète de Berne

L’organisation fait face à une crise institutionnelle depuis que son tribunal d’appel a été rendu dysfonctionnel il y a près d’un an en raison d’un blocage américain sur le renouvellement des juges. En raison des effets de la pandémie, elle a également prévu un recul du commerce mondial de jusqu’à un tiers pour cette année.

Huit candidats doivent convaincre les membres dans les prochaines semaines de les désigner comme directeur général. Parmi eux se trouve l’Egyptien Hamid Mamdouh, également genevois, qui se revendique comme le candidat de consensus entre pays développés et en développement.

 

 

La Suisse, ardente défenseuse du système multilatéral, reste discrète dans toute cette séquence même si elle répète régulièrement le besoin de préserver le fonctionnement de l’institution. Elle ne dévoile pas sur qui son choix portera mais estime que le prochain directeur général devra être capable de mener la réforme souhaitée par les membres tout en ayant une capacité d’influence politique.

Les Etats membres veulent éviter d’avoir à voter et vont devoir être tous d’accord sur le prochain patron de l’organisation.

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