La conseillère fédérale Doris Leuthard a signé vendredi au siège des Nations unies à New York l'accord de Paris sur le climat aux côtés de plus de 170 Etats membres de l'ONU. Elle a souligné l'importance de cet acte qui va bien au-delà du geste symbolique.
"Nous disons oui à un monde qui quitte peu à peu l'ère des énergies fossiles", a déclaré dans son discours à la tribune la cheffe du Département fédéral de l'environnement (DETEC). Elle a encouragé les Etats à oeuvrer rapidement à l'abandon des subventions aux énergies sales.
L'accord de Paris fixe comme objectif de maintenir la hausse des températures "bien en deçà de 2 degrés" Celsius par rapport à l'ère préindustrielle. Il prévoit en outre que les Etats garantissent le financement nécessaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
La Suisse espère ratifier l'accord de Paris d'ici la fin 2017. Elle a déjà pris toute une série de mesures pour la protection du climat, a relevé la conseillère fédérale. Grâce aux efforts consentis, les émissions ont baissé de 9% entre 1990 et 2014, alors même que l'économie a continué de croître et que la population a augmenté.
Doris Leuthard @UVEK after signature of #ParisAgreement: "You can count on Switzerland" pic.twitter.com/Y9zsj8ELpe
— SwitzerlandUN (@swiss_un) 22 avril 2016
"Solar Impulse", un modèle
Au rang des solutions technologiques prometteuses, la ministre helvétique de l'environnement a cité en exemple l'avion solaire de Bertrand Piccard. Le Solar Impulse est d'ailleurs reparti cette semaine pour boucler son tour du monde aérien.
Cet accord de Paris est le premier à être universellement valable dans le domaine du climat, a encore relevé la Suissesse. "Le fait que tous les chefs d'Etat viennent ici et soutiennent les buts en faveur du climat envoie un signal non seulement symbolique mais aussi politique pour un monde moins dépendant des énergies fossiles", a-t-elle dit.
Réactions immédiates
"La Confédération doit doubler d'ambition pour protéger le climat", exige l'Alliance climatique suisse (ACS) dans un communiqué diffusé vendredi. La Suisse doit se fixer l'objectif de réduire son bilan de gaz à zéro jusqu'à 2050 au plus tard, précisent le WFF, Greenpeace Suisse et Alliance Sud dans un texte conjoint. L'objectif est partagé par les Verts qui désirent que les émissions soient réduites de 40% d'ici 2020, et 60% d'ici 2030.
En dehors de ses frontières, la Suisse, "co-responsable du réchauffement", doit assumer les conséquences du changement climatique dans les pays en développement, ajoute l'Alliance. Les Verts prônent eux diverses mesures, telles que la contribution financière du trafic aérien au prorata de ses émissions.