Les routes suisses font aujourd'hui partie des plus sûres au monde, compte tenu du nombre d'habitants, affirme mardi le bpa. Pour maintenir ce rang, il faudra faire face aux nouveaux défis comme le risque de distraction accru, tout en s'appuyant sur le développement des technologies automobiles intelligentes et le programme de sécurité via sicura.
Lors des 17'473 accidents ayant occasionné des dommages corporels en 2013, 269 personnes ont perdu la vie, 4129 ont été grièvement blessées et 17'250 autres plus légèrement.
Le nombre de tués a ainsi baissé de 21% et celui des blessés graves de 2%, indique le Bureau de prévention des accidents. La tendance positive des dernières années s’est donc poursuivie, remarque le bpa dans son rapport Sinus 2014 publié mardi.
Passsages piétons
Comme chaque année, le bpa met en évidence un problème particulier. Après celui des vélos électriques l'an dernier (qui ne s'arrange pas, puisque le nombre de blessés graves a encore progressé de 37% entre 2012 et 2013, après une hausse de 25% l'année précédente, qu'il faut nuancer vu le faible nombre d'utilisateurs), c'est sur celui des piétons qu'il s'attarde.
Ainsi chaque jour sur les routes suisses, deux piétons sont gravement blessés et un peu plus d'un en moyenne y perd la vie chaque semaine. Après une décennie de baisses, le nombre de piétons gravement accidentés est presque remonté au niveau de 2003, avertit le bpa. Au total en 2013, 723 piétons ont été grièvement blessés et 69 tués.
Les personnes âgées payent le plus lourd tribut, 70% des victimes avaient plus de 65 ans. Les aînés sont ainsi huit fois plus nombreux que les moins de 18 ans à succomber à pied sur les routes, écrit le bpa dans son rapport.
Près des trois quarts des accidents ayant entraîné de graves blessures ou la mort ont eu lieu sur des passages protégés. En 2013, 301 piétons ont ainsi été blessés et 21 sont morts. Des chiffres stables par rapport aux années précédentes, mais qui ont fortement baissé sur une plus longue période. Ils étaient encore 126 respectivement 39 il y a 20 ans, et même 261 respectivement 69 en 1980, selon l'Office fédéral des routes.
Textos et médicaments
En Suisse, la majeure partie des accidents graves de la route sont dus à des comportements fautifs. Parmi toutes les causes d’accident, la vitesse emporte le plus de vies. A l'avenir, il faudra compter avec un risque de distraction accentué par la complexité croissante des situations routières, associée à un besoin accru en termes de communication (messages électroniques, SMS, etc.), souligne le bpa.
Autres évolutions à surveiller, selon le bpa, l’augmentation de la consommation de médicaments, notamment par les seniors, qui aura une influence négative sur la capacité de conduire.
Le bpa met en outre le doigt sur la méconnaissance des usagers concernant les dispositions légales en matière d’alcool au volant. La proportion d’entre eux qui sait que la limite légale d’alcoolémie est de 0,5 pour mille a fortement reculé depuis l’entrée en vigueur de cette mesure, passant de 92% en 2005 à 70% en 2013.
Espoirs
A contrario, le bpa relève que le comportement des usagers de la route en termes de sécurité est bon ou s’est sensiblement amélioré dans plusieurs domaines. Et de rappeler que neuf automobilistes sur 10 attachent leur ceinture, que la quasi-totalité des motocyclistes, 94 % des cyclomotoristes et 46 % des cyclistes portent un casque. Par ailleurs, 2 voitures de tourisme sur 3 ont les feux allumés de jour sur les routes helvétiques, même par beau temps.
Autre signe d'optimisme, les technologies automobiles intelligentes, qui saisissent davantage d’informations, les traitent plus rapidement et de manière plus fiable, et réagissent parfois plus vite que le conducteur, éveillent de grands espoirs. Sans compter Via sicura, le programme de sécurité routière fédéral, qui induira des changements essentiels au cours des prochaines années.