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CFF: les contrôleurs donneront l’autorisation de départ seulement une fois à bord du train

Le 4 août dernier, un contrôleur des CFF est décédé après s’être fait coincer par la porte d’un train. Pour éviter un nouveau drame de ce type, l’ex-régie fédérale a modifié le procédé d’autorisation de départ. D’ici la fin du mois de septembre, les contrôleurs la donneront seulement à bord du véhicule.

23 sept. 2019, 13:52
Précédemment, le contrôleur des CFF autorisait le conducteur à démarrer alors qu'il se trouvait encore à l'extérieur du train. (Illustration)

Les CFF vont introduire un nouveau processus de fermeture des portes des trains d’ici fin septembre. L’ex-régie entend ainsi améliorer la sécurité de ses contrôleurs et éviter un nouvel accident, comme celui survenu à Baden.

«Le principal changement réside dans l’autorisation de départ», indique lundi à Keystone-ATS, Frédéric Revaz, porte-parole des CFF. «Jusqu’à présent, le contrôleur envoyait un message au conducteur, alors qu’il se trouvait encore à l’extérieur du train. Désormais, il ne le fera qu’une fois monté dans le véhicule.»

Seuls les wagons équipés de portes VU IV ou analogues sont concernés. Les portes des trains plus modernes sont elles mieux sécurisées. Concrètement, le changement concerne les trains-navettes Re640 et les compositions tractées par des locomotives.

Cela devrait permettre d’éviter qu’un accident tel que celui de Baden se reproduise.
Frédéric Revaz, porte-parole des CFF

«La sécurité du personnel en sera renforcée», souligne Frédéric Revaz. «Et cela devrait permettre d’éviter qu’un accident tel que celui de Baden se reproduise». Le 4 août, un contrôleur était resté coincé par la porte, en raison d’un défaut de fonctionnement de la protection anti-pincement, et avait été traîné par le train. Il avait succombé à ses blessures.

Force de fermeture maintenue

Suite à cet accident, le Service suisse d’enquête de sécurité (SESE) avait pointé du doigt une connexion desserrée des interrupteurs à pression de la porte. La force de fermeture avait donc été maintenue, alors qu’elle était confrontée à un obstacle.

Le SESE doit préciser le lien exact entre le défaut constaté et l’accident dans son rapport final. En attendant, il a exigé que la commande des portes soit changée.

L’Office fédéral des transports (OFT) a de son côté ordonné un audit externe exhaustif. Il veut savoir pourquoi les CFF n’ont pas constaté ces défauts dans le cadre de la maintenance ordinaire et des contrôles.

Défauts de sécurité sur 69 portes

L’ex-régie a promis de répondre à toutes les exigences posées par la Confédération. Elle a déjà mené un contrôle spécial sur environ 1832 portes entre le 12 et le 28 août, et constaté un défaut de fonctionnement du mécanisme anti-pincement sur 69 portes. Ces examens ont aussi permis de mettre à jour 572 défauts, dont la plupart n’ont aucun impact sur le fonctionnement des portes et ne sont pas déterminants pour la sécurité.

Les travaux de remise à niveau sont en cours. Les portes défectueuses ont soit été remises en état immédiatement, soit signalées comme défectueuses et condamnées temporairement. Dans ce cas, la voiture est remise en service en attendant que la porte condamnée puisse être réparée.

Pour les CFF, il n’est pas nécessaire de retirer toutes les voitures VU IV du trafic. Si l’appréciation actuelle devait évoluer, ils prendront les mesures adéquates, quel qu’en soit l’impact sur l’exploitation, a précisé Frédéric Revaz, qui a refusé de spéculer sur les mesures en question.

Les voitures VU IV doivent normalement rester en service jusque dans les années 2030 et uniquement comme modules de renfort à partir des années 2020. Quelque 200 wagons de ce type resteront alors en circulation. Actuellement, les CFF en disposent en tout de 493 et ils circulent sur quasiment toutes les lignes.

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