Simonetta Sommaruga et Karin Keller-Sutter n'étaient pas trop de deux pour rassurer la centaine de policiers réunis hier à Berne autour du thème de la sécurité intérieure 2020. Entorse au fédéralisme, recours à l'armée ou protection des données, rien ne doit être tabou.
Les forces de l'ordre manquent de policiers. Près de 600 postes, dont la création est décidée, doivent être repourvus sur l'ensemble de la Suisse. Les policiers se disent entravés dans leur travail de terrain par un nouveau code de procédure pénale bureaucratique et tatillon. Le souci de la protection des données les restreint dans leurs investigations, notamment s'agissant de la pédophilie sur internet.
Les différentes institutions se marchent parfois dessus
Parallèlement la criminalité devient toujours plus sophistiquée. Et, cerise sur le gâteau, les différentes institutions en charge de la sécurité, des différents corps de police à l'armée, en passant par les gardes-frontière, se marchent parfois les unes sur les autres. Les doublons ainsi créés posent des questions d'efficacité et de coordination, ont admis la plupart des intervenants à ce douzième forum consacré à la sécurité intérieure par la Fédération suisse des fonctionnaires de police (FSFP).
Le président de la FSFP, Heinz Buttauer, a donné comme exemple les trois contrôles, à bref intervalle, que des voyageurs arrivant d'Italie ont eu à subir dans le train: les gardes-frontière peu après Chiasso, la police des transports à Lugano et, à peine une demi-heure plus tard, encore la police militaire. Que pensent les voyageurs, s'est-il inquiété. / ats