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Carnet noir: décès du photographe Frank Horvat, l’homme qui aimait les femmes

Frank Horvat, grand voyageur qui aimait photographier les femmes, est parti a l’âge de 92 ans. Originaire d’Italie, il avait longtemps vécu en Suisse pour échapper au fascisme de la 2ème Guerre. Dans les années 1960, il avait acquis une renommée internationale par ses photos de mode.

21 oct. 2020, 18:09
Le photographe Frank Horvat avait acheté son premier appareil photo à Lugano (archives).

Le photographe Frank Horvat est décédé à l’âge de 92 ans, a-t-on appris mercredi auprès de la galerie Lelong à Paris. Ce grand voyageur, observateur de la mode et de la rue, était l’auteur de saisissants portraits de femmes.

D’origine italienne, né en 1928 à Abbazia (aujourd’hui Opatija en Croatie) de parents médecins, juifs et originaires d’Europe Centrale, Frank Horvat vivait à Boulogne-Billancourt, en région parisienne. Il avait rencontré Henri Cartier-Bresson en 1950. Rencontre importante qui devait l’inciter à entreprendre un voyage de deux ans en Asie, en tant que photojournaliste indépendant.

 

 

Dans les années 1960, il avait acquis une renommée internationale par ses photos de mode, considérées comme renouvelant le genre, avec un style plus réaliste et moins guindé.

Au Tessin

Frank Horvat a vécu en Suisse. A l’âge de onze ans, il s’installe avec ses parents à Lugano pour fuir le fascisme. Il y a découvert et apprécié la diversité culturelle de cette zone frontière, avait-il raconté en 2010 en recevant un prix dans cette ville.

C’est au Tessin qu’il a obtenu sa maturité. C’est aussi là qu’il a acheté son premier appareil photo. Par la suite, il poursuit ses études à Milan, en Italie. Son métier l’amène à beaucoup voyager, notamment au Pakistan, en Inde, en Angleterre, aux Etats-Unis et en France, où il s’est installé à fin des années 1950.

 

 

Partagé entre la saisie de l’immédiateté et la nostalgie, il est aussi l’auteur de trois essais photographiques en couleur destinés à des expositions et à des livres.

«Horizon visuel»

Le musée Maillol, à Paris, lui avait consacré en 2000 une double exposition avec des «vintages» (tirages d’époque) de «Paris 1950», mais aussi «1999, un journal photographique», chronique de choses vues pendant 360 jours, qu’il avait défini comme «une sorte de tableau composite de (son) horizon visuel».

 

 

«Je n’ai pas fait de photos de guerre, de misère, de souffrance ou de folie: non pas par indifférence à ces malheurs, mais parce que je ne me sens ni la justification morale, ni le courage physique pour affronter de telles situations en tant que photographe», expliquait-il alors. Quant aux célébrités, «elles ne font pas partie de mon monde», ajoutait-il.

Jusqu’au début du mois, il avait fait l’objet d’une exposition dans la galerie Lelong, présentant une série de portraits sensuels et colorés de femmes dans la tradition de la peinture classique. Il avait choisi de reconstituer des tableaux célèbres en faisant poser des modèles féminins contemporains.

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