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Capucin pédophile impuni: des décennies d'inaction des autorités religieuses

Un rapport accable l'ordre des capucins ainsi que l'Evêché de Lausanne, Genève et Fribourg dans l'affaire de l'ancien prêtre capucin pédophile qui a sévi durant des décennies en Suisse et en France et qui est resté impuni.

27 mars 2018, 15:11
Les supérieurs capucins n'ont d'abord pas donné suite aux alertes, puis ils se sont contentés de déplacer le prêtre.

L'ordre des capucins, mais aussi l'Evêché de Lausanne, Genève et Fribourg, ont une lourde responsabilité concernant l'impunité de l'ancien prêtre capucin pédophile qui a sévi durant des décennies en Suisse et en France. Le rapport d'enquête indépendant est accablant.

Le prêtre a abusé de nombreuses victimes, dont seules 24 ont été identifiées à ce jour par la justice: 22 en Suisse et 2 en France. Il n'a pas été condamné par la justice civile pour les faits commis en Suisse, car ceux-ci étaient trop anciens et donc prescrits.

L'une de ses victimes, le Fribourgeois Daniel Pittet, a publié en 2017 un livre de témoignage sur les abus subis dans son enfance, qui a fait grand bruit. La Province suisse des Capucins a alors mandaté une commission d'enquête pour faire la lumière sur toute l'affaire.

 

>> Lire aussi: Pédophilie: le prêtre qui a abusé de Daniel pittet a été exclu par le Vatican

 

Les recherches n'ont pas permis de modifier le nombre de victimes répertoriées, a indiqué mardi devant la presse l'ancien juge cantonal fribourgeois Alexandre Papaux. Ce dernier fait partie de la commission, avec le professeur d'histoire contemporaine Francis Python et le spécialiste en droit des religions Yves Mausen.

Dès les années 70

Depuis les premières dénonciations concernant cet homme, parvenues à ses supérieurs dès les années 1970, et jusque dans les années 2000, l'Eglise catholique a fait preuve de nombreux manquements successifs. Les supérieurs capucins n'ont d'abord pas donné suite aux alertes, puis ils se sont contentés de déplacer le prêtre.

Quant à l'Evêché de Lausanne, Genève et Fribourg, il est resté inactif envers les victimes et il n'a pas fait de dénonciation à la justice civile, même après un aveu du prêtre en 1989 sur un abus non prescrit. Le rapport mentionne notamment l'official Périsset, l'évêque Pierre Mamie et le vicaire général Jacques Banderet.

Des excuses

"Une telle chose ne doit plus jamais se reproduire", a martelé l'actuel provincial des capucins Agostino del-Pietro. Il a présenté des excuses au nom de l'ordre des capucins, qui n'a pas su prendre les délits au sérieux, qui n'a pas pris de mesures pendant trop longtemps, et qui n'a pas dénoncé l'auteur des faits.

Désormais, la formation initiale et continue intègre les questions de la sexualité, a relevé Agostino del-Pietro. Et d'espérer que cela contribuera à prévenir de tels cas graves à l'avenir.

Ce n'est qu'en mai 2017 que l'ancien prêtre a été réduit à l'état laïc. Agé actuellement de 77 ans, il vit depuis 2009 dans un couvent du canton de Saint-Gall.

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