Les automobilistes pourront emprunter vendredi en fin de matinée la branche Est du contournement de Bienne. Mais cette inauguration se déroule dans un climat terni par la polémique sur l'absence de panneaux autoroutiers en français et la fronde contre le projet de branche Ouest. La construction de la branche Est aura duré une dizaine d'années. L'objectif est de reporter le trafic urbain vers l'autoroute A5 et de délester ainsi les quartiers du trafic motorisé individuel.
Ce nouvel axe relie le Jura et le Jura bernois, via la Transjurane, à l'autoroute menant à Berne, évitant ainsi la traversée de la Ville de Bienne. La branche Est, qui compte deux tunnels, s'étend sur près de cinq kilomètres. Sa construction a coûté 1,2 milliard de francs. Des mesures d'accompagnement ont été mises en place pour inciter les automobilistes à quitter le réseau secondaire pour emprunter l'A5. Mais le contournement autoroutier de Bienne ne sera complet que lors de la mise en service de l'axe Ouest, soit pas avant 2035.
Absence de panneaux bilingues
L'absence du français sur certains panneaux de signalisation suscite le mécontentement d'une partie de la population francophone et d'élus. L'automobiliste verra par exemple la sortie "Biel-Ost" ou "Bözingenfeld" dans la plus grande ville bilingue de Suisse.
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"Le français n'est pas le bienvenu sur ce tronçon, j'ai décidé de ne pas assister à l'ouverture officielle de l'autoroute. Dommage", a écrit sur Twitter le conseiller municipal biennois francophone Cédric Némitz. Plusieurs élus romands ont aussi déposé des interventions au Conseil de Ville.
La législation fédérale sur la signalisation routière prévoit le bilinguisme dès qu'une minorité forme plus de 30% de la population d'une commune. Ce qui est le cas pour Bienne. Mais les autorités fédérales rétorquent que des noms trop longs pourraient nuire à la sécurité du trafic en monopolisant l'attention de l'automobiliste.
Fronde contre l'axe Ouest
Si le contournement Est n'a pas suscité d'opposition, il en va tout autrement de la branche Ouest. La fronde contre ce tracé ne cesse de prendre de l'ampleur. Une manifestation à l'appel du mouvement "Bienne debout" a réuni près de 3'500 personnes en septembre. Une pétition lancée par un collectif emmené par "Biel notre amour" demandant aux autorités fédérales l'arrêt immédiat du projet sous cette forme et l'élaboration d'une alternative avait récolté vendredi plus de 10'130 signatures.
Les opposants estiment que le tracé retenu par les autorités va défigurer le centre-ville. Ils dénoncent aussi la démolition d'une centaine de maisons et l'abattage de 745 arbres qui sont sur le tracé de l'autoroute.