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Berne et Genève s'opposent au projet de centralisation de la SSR

La SSR a annoncé récemment un projet de centralisation et le transfert de certaines activités de Genève à Lausanne et de Berne à Zurich. Des choix justifiés pour des raisons économiques. Mais les deux cantons lésés s'oppose à ce transfert et plaident en faveur de la diversité médiatique.

04 juin 2019, 18:54
L'opposition de Genève et Berne à la centralisation de la SSR est très claire.

Les cantons de Genève et de Berne ne veulent pas du transfert de certaines activités de la SSR de Genève à Lausanne et de Berne à Zurich. Ils l'ont rappelé mardi en demandant un débat de fond sur le rôle de la SSR dans un système fédéraliste.

Les deux cantons, avec la Région capitale suisse, plaident en faveur de la diversité médiatique et s'opposent à un regroupement de l'information sur deux sites. Ils estiment que la SSR, financée par le produit de la redevance, doit maintenir son implantation régionale.

Le conseil d'administration de la SSR entend transférer de Berne à Zurich une partie des rédactions radio alémaniques de la SRF. En Suisse romande, il envisage de déplacer le département "news" de la télévision de Genève à Lausanne. Des choix décidés essentiellement pour des raisons économiques.

 

 

"Le conseil d'administration et la direction de la SSR doivent prendre conscience d'une opposition très claire à cette décision de centralisation", a déclaré le conseiller aux Etats Beat Vonlanthen (PDC/FR). Le co-président du groupe parlementaire Région capitale suisse espère que la SSR abandonnera son projet de regroupement.

Absence de dialogue

"Nous n'avons aucune information tangible sur les plans de la SSR à Berne et à Genève", a déploré le vice-président du Conseil d'Etat genevois Serge Dal Busco. "Nous ne comprenons pas non plus la logique économique qu'il y a avec cette concentration des activités", a ajouté le magistrat genevois.

Les gouvernements bernois et genevois, ainsi que le conseiller aux Etats Beat Vonlanthen déplorent l'attitude de la SSR, qui "élabore des projets sans donner des informations nécessaires pour établir le dialogue", a affirmé Serge Dal Busco.

Le président du Conseil-exécutif bernois Christoph Ammann a relevé de son côté l'importance de la diversité de l'information pour la démocratie directe et la cohésion nationale. Le conseiller d'Etat estime que la SSR s'attaque à l'ancrage régional en procédant à ce regroupement.

Initiative parlementaire aux Etats

Ce cri d'alarme a été lancé alors que les Chambres fédérales vont débattre durant cette session d'été d'une initiative parlementaire de Beat Vonlanthen sur l'inscription des sites de production de la SSR dans la loi. Le Conseil des Etats devrait se pencher mercredi sur ce texte.

Même s'il admet que son initiative aura peu de chances d'être acceptée après que la commission des télécommunications des Etats l'a refusée par 12 voix contre 1, le Fribourgeois espère susciter le débat sur le rôle de la SSR et du service public.

"Forte présence à Berne"

Pour la SSR, les déménagements prévus doivent permettre de préserver l'emploi et les programmes, tout en diminuant les coûts. Ces opérations font partie du plan d'économies de 100 millions de francs annoncé par la SSR dès 2019.

Celle-ci promet malgré tout de rester fortement présente à Berne. Au total, 550 collaborateurs de l'entreprise publique, dont plus de 150 journalistes, resteront basés dans la ville fédérale. Notamment les journalistes qui suivent la politique nationale depuis le centre médias du palais fédéral, ont argumenté les responsables de la SSR.

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