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Avions de combat: la droite satisfaite, la gauche pas, référendum en vue

Alors que les partis de droite saluent la solution retenue mercredi par le Conseil fédéral pour renouveler la protection de l'espace aérien, la gauche s'y oppose. La menace du référendum est d'ores et déjà brandie.

08 nov. 2017, 18:34
/ Màj. le 08 nov. 2017 à 19:36
Pour le GSsA, le montant de 8 milliards est un affront à la population qui a déjà refusé l'achat de Gripen en 2014.

A droite, les partis approuvent la décision prise mercredi par le Conseil fédéral d'allouer 8 milliards à l'achat de jets de combat et à nouveau système de défense sol-air. A gauche non.

Pour l'UDC, le choix du gouvernement est "un premier pas dans la bonne direction". La population suisse doit être protégée en tout temps, fait valoir le parti dans un communiqué, et pour ce faire des forces aériennes efficaces dotées d'avions en suffisance sont nécessaires. L'UDC doute cependant que le cadre budgétaire permette de financer les achats prévus.

Au PLR, Hugues Hiltpold se dit également satisfait: "C'est une bonne chose, car il s'agit de la variante intermédiaire", a déclaré à l'ats le conseiller national (PLR/GE), membre durant deux ans de la commission de la politique de sécurité. Considérant la proposition comme consensuelle, M. Hiltpold juge "raisonnable" l'enveloppe de 8 milliards de francs prévue.

Quant au PDC, il estime qu'une armée forte implique une défense aérienne performante. Prenant acte du choix du gouvernement, les démocrates-chrétiens sont néanmoins sceptiques quant à une éventuelle hausse du budget de l'armée juste après que le Parlement l'a augmenté à 5 milliards de francs par an. Ils demandent au Conseil fédéral de respecter ce budget.

La Société des officiers des Forces aériennes exprime sa préoccupation, car selon elle, les 8 milliards prévus ne suffisent pas pour assurer une protection crédible de l'espace aérien. Elle appelle donc le Conseil fédéral et le Parlement à prendre des mesures supplémentaires.

 

>> A lire aussi: Armée: 8 milliards au maximum pour les jets de combat et le sol-air

 

Référendum en vue

De son côté, le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) exige une proposition sur laquelle le peuple pourra se prononcer. Il se dit prêt, avec les Verts, à saisir le référendum contre ce "chèque en blanc" de plusieurs milliards.

Le Conseil fédéral fixe une enveloppe de 8 milliards alors qu'il n'a pas évalué le nombre et le type d'avions dont la Suisse a besoin, critique le GSsA dans un communiqué. Ce montant est "un affront" à l'égard de la population qui avait dit "non" à l'achat de 22 Gripen pour 3,1 milliards. Pour l'organisation, il est impératif qu'un projet concret soit proposé et qu'il soit soumis au référendum.

Les Verts s'opposent aussi fortement à la solution retenue. La dépense est "inutile" et "hors de prix", alors que le budget 2018 prévoit "des réductions dans des domaines essentiels, comme la formation, l'agriculture ou la coopération au développement", déplore la conseillère nationale genevoise Lisa Mazzone.

Le parti annonce un référendum et souhaite, comme le GSsA, que les citoyens puissent se prononcer sur un projet précis: il devrait comprendre notamment le type et le nombre d'avions, leur coût exact et les menaces auxquelles ils devront répondre.

Scenarii irréalistes

Pour le PS, Guy Parmelin manque totalement sa cible. Sa proposition est basée sur des "scenarii irréalistes", et acquérir jusqu'à 40 nouveaux jets est "largement surdimensionné", réagissent les socialistes. L'Autriche, qui a une superficie deux fois supérieure à celle de la Suisse, se contente d'une flotte deux fois moins importante.

Rien ne justifie de procéder à une acquisition aussi "luxueuse", relève le PS. Les actuels F/A-18 peuvent continuer à être utilisés jusqu'en 2035 au moins, voire 2040. Les 8 milliards sont donc un gaspillage. Alors que le peuple avait refusé de dépenser 3 milliards pour des Gripen en 2014, "le Conseil fédéral ose revenir avec une proposition presque trois fois plus onéreuse".

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