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Assurance maladie: changer de franchise chaque année pourrait ne plus être possible

Le Conseil national a adopté lundi deux projets en lien avec les assurances maladies, dont l'un qui prévoit que les franchises ne pourront plus être changées chaque année. La gauche et le Conseil fédéral se sont notamment opposés à ce changement de système. Le dossier n'est pas encore validé, puisqu'il doit passer par le Conseil des Etats.

26 nov. 2018, 21:42
Le Conseil national souhaite que le montant de la franchise ne soit plus modifié chaque année: les contrats auront une durée de trois ans.

Les franchises de l'assurance maladie vont augmenter. Et il ne devrait plus être possible d'en changer chaque année, mais tous les trois ans. Le National a adopté lundi ces deux projets. Le dossier passe au Conseil des Etats.

Depuis 1996, la franchise de base est passée de 150 francs à 230 francs dès 1998 puis à 300 francs dès 2004. Les franchises à option s'échelonnent quant à elles actuellement de 500 à 2500 francs.

Indexées aux coûts

Désormais, les montants devraient être indexés à l'évolution des coûts. Forcé de légiférer par le Parlement, le Conseil fédéral a développé un concept. Les franchises des enfants ne seront pas concernées.

Les franchises des assurés adultes grimperont quant à elles de 50 francs dès que les coûts bruts moyens par assuré auront dépassé treize fois la franchise ordinaire. La prochaine étape sera franchie lorsque les coûts par assuré auront dépassé 3900 francs. En 2016, ils s'élevaient à 3777 francs.

Ce mécanisme devrait permettre de réduire la hausse des primes d’environ 0,5% les années d'adaptation des franchises par rapport aux années sans indexation. Mais il ne faut pas attendre des miracles sur la hausse des coûts, a prévenu le ministre de la santé Alain Berset.

Antisocial

Seule la gauche a rejeté ce concept. Celui-ci est inefficace mais surtout antisocial. Les malades chroniques et les personnes âgées vont notamment en faire les frais, a critiqué Barbara Gysi (PS/SG). Les coûts risquent d'augmenter au final, car les gens hésiteront avant de se faire soigner.

Rien n'y a fait. La révision de la loi a été adoptée par 133 voix contre 53. Le camp bourgeois, à l'origine de la proposition d'indexation, estime que les assurés seront plus conscients des coûts qu'ils génèrent. Cela évitera que les gens courent chez le médecin pour le moindre bobo.

Bloqué pendant trois ans

La Chambre du peuple s'est en outre prononcée par 113 voix contre 60 pour un autre tour de vis. Le montant de la franchise ne pourra plus être modifié chaque année: les contrats auront une durée de trois ans.

Durant cette période, les assurés pourront changer d'assureur, mais seront tenus de conserver la même franchise. Plus possible dès lors de demander à court terme une participation inférieure aux coûts si l'on craint de devoir bientôt affronter des frais médicaux élevés.

Là encore, les partisans du projet estiment qu'il s'agit de responsabiliser davantage les assurés. La gauche, la faîtière d'assureurs curafutura ainsi que le Conseil fédéral se sont opposés à ce changement de système. Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires, a lancé Alain Berset, citant Montesquieu.

Le projet risque de faire augmenter les coûts, car les assurés se tourneront vers les franchises basses pour éviter de devoir passer à la caisse en cas de problème de santé. De plus, les économies escomptées par le nouveau système seraient très faibles: 5 millions de francs sur un total de 28 milliards de prestations nettes.

Automatique

Par 112 voix contre 62, le National a refusé de mettre de l'eau dans son vin: l’assureur ne sera pas tenu d'informer l’assuré de l'échéance d'un contrat deux mois auparavant. Si l'assurance n'est pas résiliée, elle sera renouvelée automatiquement pour trois ans.

Le camp rose-vert a demandé de permettre de changer de modèle d'assurance l'année suivante aux personnes qui se voient diagnostiquer une maladie grave ou chronique entraînant des coûts supérieurs à leur franchise. La proposition a été rejetée par 118 voix contre 56. Cette possibilité ne sera offerte qu'aux assurés qui atteignent l'âge de 18 ans.

Franz Grüter (UDC/LU) aurait quant à lui préféré miser sur un système à option de contrats attractifs de trois ou cinq ans. Sa proposition de renvoi en commission a été rejetée par 86 voix contre 81 et 13 abstentions.

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