Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Asile: la droite redoute que la Suisse devienne encore plus attractive pour les migrants

L'UDC, le PLR et le PDC ont unanimement rejeté les propositions du Conseil fédéral visant à adapter le statut des admissions provisoires. Elles ne reflèteraient pas le principe selon lequel les demandeurs sont admis provisoirement et doivent retourner le plus rapidement possible dans leur pays.

14 oct. 2016, 17:36
Le nouveau projet du Conseil fédéral serait trop incitatif et risquerait d'augmenter l'immigration.

Les propositions du Conseil fédéral pour adapter le statut des admissions provisoires sont unanimement rejetées par l'UDC, le PLR et le PDC. Elles créent de fausses incitations pour les migrants, qui seront encore plus attirés par la Suisse.

Le PLR estime que les propositions du Conseil fédéral ratent leur cible. Les trois variantes sont insatisfaisantes. Les libéraux-radicaux militent plutôt pour le statut de protection temporaire S, car il ne confère pas le droit aux aides sociales. "Ainsi, les incitations qui font augmenter l'immigration seraient supprimées", écrit le PLR.

Il est en outre nécessaire de maintenir le principe visant à ce qu'une personne admise provisoirement puisse retourner le plus rapidement possible dans son pays, ajoute le parti.

 

L'UDC est sur la même longueur d'onde: elle s'irrite du fait que le nouveau statut de protection défendu par le Conseil fédéral n'énonce plus explicitement le caractère provisoire de l'admission. On ne fait que cimenter le statu quo, indique le conseiller national Andreas Glarner (UDC/AG) , en charge du dossier asile à l'UDC.

Le parti conservateur s'oppose encore plus aux facilités prévues pour le regroupement familial: c'est un non-sens, cela renforcera encore l'attractivité de la Suisse. En outre, le pays n'a pas de travail à offrir à ces réfugiés, pour beaucoup mal formés, selon l'Argovien.

Marco Romano (PDC/TI) se montre lui aussi mécontent des propositions du Conseil fédéral qu'ils jugent peu courageuses et incomplètes. Le rapport ne concerne que les personnes pour qui le renvoi ne peut être exécuté immédiatement pour des raisons majeures comme la guerre. Pour elles, il est justifié de prévoir une intégration facilitée.

Mais le statut d'admission provisoire actuel englobe aussi les réfugiés dits "économiques". Le rapport ne contient aucune proposition sur le moyen de différencier à l'avenir ceux qui ont droit et ceux qui n'ont pas droit à la protection, estime le Tessinois à l'origine du rapport.

Bien accueilli à gauche

A gauche, le rapport est plutôt bien accueilli: le PS salue le nouveau statut de protection prévu pour remplacer les admissions provisoires. "Les personnes qui resteront selon toute vraisemblance plusieurs années en Suisse ont tout intérêt à pouvoir être rapidement intégrées et à pouvoir travailler".

Les Verts privilégient eux l'autorisation de séjour B, la variante la plus généreuse. Celle-ci permettra un meilleur accès au marché du travail, selon la conseillère nationale genevoise Lisa Mazzone. Mais les Verts demandent encore plus en matière de regroupement familial. Cette dimension est essentielle à une bonne intégration.

 

L'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) estime aussi que le rapport du Conseil fédéral est un premier pas dans la bonne direction pour améliorer le statut actuel. Elle plaide aussi pour l'abolition des barrières au regroupement familial.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias