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Argovie: une association contre le placement forcé de personnes pauvres dans des homes

Les communes argoviennes ont la possibilité légale de placer des personnes pauvres dans des homes. L’association alémanique UFS dénonce le caractère «arbitraire» de cet article «choquant». Une action de protestation s’est tenue mardi matin devant le parlement du canton.

03 sept. 2019, 12:43
Les communes du canton d'Argovie peuvent placer des personnes dans des homes uniquement en raison de leur pauvreté. (Illustration)

Un nouvel article d’ordonnance légale suscite la polémique en Argovie. Une association appelle à la résistance contre la possibilité prévue par le Conseil d’Etat de placer de force dans des homes des personnes pauvres. Elle exige la suppression de cet article.

A l’appel de l’organisation d’aide alémanique UFS, spécialisée dans le droit relatif à l’aide sociale, une action de protestation s’est déroulée mardi matin devant le bâtiment du parlement argovien. Deux députés du PDC et du PEV l’ont soutenue.

Les manifestants exigent que le gouvernement cantonal supprime dans l’ordonnance l’article «choquant» et «problématique sur le plan légal». Il est inacceptable et ouvre la porte à l’arbitraire, ont-ils protesté.

«Privés de leurs droits»

A travers cet article, l’exécutif donne la possibilité aux communes de placer des personnes dans des homes uniquement en raison de leur pauvreté, dénonce l’organisation UFS. A la place de les aider, l’Etat «met sous tutelle, stigmatise, exclut et prive de leurs droits» ces personnes, selon elle. Les opposants ont lancé une pétition en ligne exigeant la suppression de l’article.

Le passage incriminé dans l’ordonnance sur la loi cantonale sur l’aide et la prévention sociale est le suivant: «Des personnes qui ont besoin d’aide dans plusieurs domaines de leur vie peuvent être placées dans un logement pour y mettre en œuvre des mesures de prise en charge et d’intégration correspondantes.»

L’article est entré en vigueur en mars. Le Conseil d’Etat l’a mis sous toit en janvier.

Ancienne victime en colère

Placée de force dès son enfance en Argovie, Gabriella Merlini-Pereira se bat contre le nouvel article. Elle a lu sa lettre ouverte au gouvernement lors de l’action matinale de protestation. «Peut-être ne sont-ils pas conscients du potentiel arbitraire qui se cache derrière cet article», a-t-elle déclaré. «On discrimine ainsi des personnes fragiles.»

L’article crée les conditions pour «de nouvelles atteintes massives» à la liberté personnelle et «pour la levée de la liberté d’établissement», ajoute Mme Merlini-Pereira. «En 1965, alors que j’avais 18 mois, notre famille, alors domiciliée à Wohlen (AG), a été déchirée sur la base de telles lois arbitraires», écrit-elle dans sa lettre ouverte aux autorités.

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