Les Allemandes et Allemands qui enseignent à l'école enfantine en Argovie perdront leur emploi à la fin de l'année scolaire 2018/2019 s'ils ne disposent pas de compétences dans le dialecte alémanique. C'est la conséquence de la votation cantonale de mai 2014 en faveur du dialecte.
Le gouvernement propose au parlement de modifier la loi scolaire afin de faire appliquer l'initiative de l'UDC "Oui au dialecte à l'école enfantine", a-t-il indiqué vendredi dans son message au législatif. Le texte, qui exige que le dialecte soit la langue parlée à l'école enfantine, a été approuvé par 55,1% des votants.
Le message du gouvernement stipule que les enseignantes et enseignants d'école enfantine qui ne maîtrisent pas le suisse allemand seront licenciés à la fin de l'année scolaire 2018/2019. Ce délai doit permettre à ces personnes de se former pour répondre aux exigences de la loi.
Dialectes proches
Actuellement, 59 étrangers enseignent en Argovie, dont 36 viennent d'Allemagne, a précisé Victor Brun, chef de l'enseignement pour l'école obligatoire dans le canton d'Argovie. La nouvelle législation permettrait toutefois d'accepter des dialectes proches, comme ceux parlés en Alsace (F), dans le Bade-Wurtemberg (D), au Liechtenstein et dans le Vorarlberg autrichien.
Le dialecte à l'école enfantine est un thème qui occupe les cantons alémaniques ces dernières années. L'UDC en a fait son cheval de bataille.
Depuis la rentrée scolaire 2012/2013, on parle uniquement le dialecte dans les écoles enfantines zurichoises après le oui des citoyens à une initiative de l'UDC. A Bâle-Ville, les citoyens ont dit oui à une initiative de l'UDC et au contre-projet du gouvernement. Ce dernier l'a emporté à la question subsidiaire. Il fixe des "objectifs égaux" au dialecte et à l'allemand.