Rester réaliste est ce qui sert au mieux les hommes et les femmes en Suisse. Le réalisme renforce notre pays, a déclaré vendredi soir le conseiller fédéral Alain Berset dans son discours du 1er Août à Lindau (ZH).
Défenseur du français précoce à l'école, le chef du département de l'intérieur a été "conséquent" et s'est exprimé en "allemand précoce". Il a d'abord relaté l'histoire de Julius Maggi, l'inventeur à Lindau du bouillon cube "le plus célèbre du monde".
A 23 ans, en 1869, Julius Maggi a repris le moulin de son père. Face à la concurrence étrangère et aux nouvelles technologies, il a décidé de se lancer dans l'alimentaire et inventé le fameux cube. Il s'est posé les bonnes questions et a trouvé les bonnes réponses.
Notre pays aussi doit se poser des questions, souligne Alain Berset. Comment lier à l'avenir compétitivité et solidarité ? Comment maintenir ensemble une société toujours plus multiculturelle ? Comment préserver la tradition humanitaire de notre pays à une période où les réfugiés sont souvent perçus comme une menace?
L'isolement n'est pas une option
Se poser les bonnes questions, c'est ce que la Suisse doit faire dans le cadre de notre relation avec l'Union européenne. L'isolement n'est pas une option pour le pays traditionnellement ouvert au monde qu'est la Suisse. Nous deviendrions plus pauvres, pas seulement financièrement, mais aussi spirituellement, selon le discours écrit d'Alain Berset.
Il n'y a pas d'alternative à la collaboration avec l'Europe. L'Europe doit mieux comprendre notre situation et nous devons mieux l'expliquer, estime le chef du DFI. Mais nous devons aussi essayer de mieux comprendre l'Europe. Comprendre ne signifie pas être d'accord avec tout ce que fait l'Union européenne.
Tout au long de l'histoire et dans les moments les plus difficiles, les Suisses ont su faire preuve de cohésion. L'intérêt national est indivisible. Ne le cédons pas à ceux qui sèment la peur ou aux rêveurs, a encore lancé le conseiller fédéral fribourgeois.