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Agriculture: les ventes de glyphosate et autres produits phytosanitaires sont en baisse

Les ventes de pesticides sont en diminution en Suisse depuis quatre ans. La baisse est significative concernant le glyphosate, substance au coeur d'une polémique pour sa dangerosité supposée. Les produits les plus vendus sont d'origine naturelle grâce au développement de l'agriculture biologique.

04 févr. 2019, 11:32
L'usage de pesticides diminue en Suisse, mais reste dans la moyenne des pays européens.

Les ventes de produits phytosanitaires en Suisse sont en diminution depuis quatre ans. Le recul est particulièrement marqué pour le glyphosate. En dix ans, les quantités de cet herbicide ont baissé de 45% pour atteindre 186 tonnes en 2017.

Les ventes totales de produits phytosanitaires ont atteint 2030 tonnes en 2017, soit 29% – ou 250 tonnes – de moins qu’en 2008, a indiqué lundi l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG). Cette baisse s’explique en grande partie par celle du glyphosate. Elle est aussi due à l’utilisation de plus en plus fréquente de techniques mécaniques pour lutter contre les mauvaises herbes.

Les ventes de substances pour l’agriculture biologique ont augmenté de 40%, passant de 600 tonnes en 2008 à 840 tonnes en 2017. Cette hausse est liée à l’augmentation de l’agriculture biologique et des surfaces qui y sont consacrées, mais aussi au changement des habitudes d’achat des agriculteurs qui continuent dans le conventionnel.

 

Les quantités de produits phytosanitaires utilisables en dehors de l’agriculture biologique sont en diminution de 27% depuis 2011 passant de 1710 tonnes à 1250 tonnes en 2017. Parmi ces substances, certaines présentent des risques pour les sols. La Confédération a adopté en 2017 un plan d’action pour réduire de 30% l’utilisation de ces substances d’ici 2027 par rapport à la période de 2012-2015. Une diminution de 14% peut être déjà observée, selon l’OFAG.

Suisse dans la moyenne

Mais, 2030 tonnes par année, est-ce beaucoup ou peu finalement? Pour le savoir, il faut ramener cette quantité à la surface de terres cultivées. Selon un calcul effectué par Le Temps, on arrive à environ 2 kilos de produits phytosanitaires par hectare de cultures. De quoi placer la Suisse dans la moyenne de ses voisins européens. Seule l’Italie affiche une consommation plus élevée avec une moyenne de 5,6 kilos de pesticides par hectare cultivé en 2016.

Produits d’origine naturelle en tête

Parmi les dix substances actives les plus vendues, le cuivre, l’huile de paraffine, l’huile de colza et le soufre peuvent être utilisés en agriculture biologique et dans les cultures conventionnelles. Ce sont d’ailleurs deux produits d’origine naturelle qui occupent les deux premières marches du podium des ventes, à savoir le souffre et l’huile de paraffine. Les deux autres, le glyphosate et le folpet, souvent employé dans la vigne, sont plus problématiques.

Le glyphosate (herbicide), le folpet (fongicide en viticulture), le mancozèbe (fongicide, pommes de terre), le chlorothalonil (fongicide céréales et cultures maraîchères), le métamitron (herbicide, betteraves sucrières), le captan (fongicide en arboriculture) complètent ce groupe des dix substances les plus commercialisées en Suisse.

 

Mais, le tonnage des produits n’est pas un indicateur suffisant en soi sur leur toxicité, rappelle en substance dans les colonnes du Temps Lucius Tamm, responsable du département de la science des plantes à l’Institut de recherche sur l’agriculture biologique FIBL. «Certains produits bios sont lourds alors qu’ils sont inoffensifs, tandis que des substances comme les néonicotinoïdes sont toxiques même à très faible dose.»

Fruits à pépins et vigne demandeurs

Certaines cultures sont davantage demandeuses de pesticides à l’hectare. C’est le cas des fruits à pépins comme les pommes ou les poires, ainsi que la vigne. Les pommes de terre, fruits à noyau et les betteraves viennent ensuite. Les moins gourmandes en produits phytosanitaires à l’hectare sont le blé ou le maïs, mais ces cultures occupent de vastes zones, ce qui accroît la part de pesticides utilisés dans leur entretien.

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