L’ancienne conseillère fédérale Doris Leuthard, mise en cause dans l’affaire CarPostal, se défend mardi. Une lettre récemment découverte laisse entendre qu’elle était complice des transferts illégaux de coûts et de produits du transport régional subventionné vers d’autres secteurs.
«Je ne sais rien de cette prétendue lettre et elle n’est pas dans le dossier», déclare l’ancienne cheffe du Département fédéral des transports aux journaux du groupe de presse CH-Media. Il doit s’agir d’un projet d’un collaborateur, explique-t-elle.
La Neue Zürcher Zeitung a rapporté lundi qu’elle a reçu un projet de lettre de Mme Leuthard, faisant état déjà en 2011 d’objectifs contradictoires entre les objectifs stratégiques du Conseil fédéral visant à assurer une rentabilité de CarPostal et l’interdiction pour l’entreprise de réaliser des bénéfices dans les zones subventionnées.
Série de départs
Si le département des transports avait été informé du montage financier de CarPostal, «nous ne l’aurions certainement pas toléré et nous aurions agi immédiatement», a précisé mardi l’ancienne ministre démocrate-chrétienne. Elle a également pointé le fait que l’Office fédéral des transports a lui-même découvert les agissements de CarPostal.
Le scandale des fraudes aux subventions de la filiale de La Poste a éclaté en février 2018. L’affaire a conduit à une série de départs, dont la démission de la directrice générale de La Poste Susanne Ruoff en juin 2018.
Tous les membres du conseil d’administration de CarPostal ont été révoqués et la division a été réorganisée. Sur le plan financier, CarPostal a remboursé environ 205 millions de francs de subventions indues à la Confédération, aux cantons et aux communes.