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Genève Aéroport: taxis fâchés contre les transporteurs étrangers

Les chauffeurs de taxis genevois sont en colère. Interrompant leurs courses jeudi à Genève Aéroport, ils ont dénoncé le laxisme des autorités face aux transporteurs illégaux étrangers effectuant des courses vers les stations de ski. Le mouvement sera reconduit vendredi.

10 janv. 2019, 12:23
Pas de taxi genevois, ce jeudi, à l'aéroport de Genève. La grève annoncée est illimitée.

Dès 8h, une centaine de taxis se sont relayés pour occuper à tour de rôle les parkings de l’aéroport. Ce mouvement a été décidé par la base, a expliqué son porte-parole Mohammed Gharbi. Les chauffeurs protestent contre le cabotage intensif effectué à l’aéroport par des véhicules sans autorisation provenant de France, Lituanie, Hongrie, Estonie ou autres pays.

«C’est du travail au noir,» a souligné Salvador Perez, président de la Société coopérative de concessionnaires indépendants de taxis. Ces transporteurs acheminent des milliers de personnes vers les stations vaudoises, valaisannes ou françaises, sans payer ni TVA, ni charges sociales, et sans tachygraphe. Ils proposent une course vers Chamonix (F) à 35 euros, des tarifs que les taxis suisses ne peuvent pas concurrencer.

Les protestataires estiment que ni l’Etat, ni la direction de l’aéroport ne respectent la loi et les accords avec les milieux professionnels. Les plus de 1200 taxis genevois paient pourtant chacun une taxe annuelle de 1400 francs pour que des contrôles soient effectués, a expliqué M.Gharbi.
Sans compter la taxe aéroportuaire de 1,50 franc à chaque entrée en station. Elle renchérit artificiellement le prix des taxis au détriment de leurs passagers, tandis que les transporteurs illégaux chargent impunément des passagers.

Pas seulement Genève

Taxi à Verbier (VS), Frédéric Delarze est l’un des chauffeurs valaisans venus soutenir ses collègues genevois. «On nous pique notre boulot et les contrôles sont ultra-limités», s’est-il insurgé.

Une compagnie dont le siège est en Croatie, avec numéro de téléphone autrichien dont les véhicules circulent avec des plaques allemandes, demande 260 euros pour un transfert vers Verbier, alors que le prix officiel est de 500 euros. «Avec nos charges, il est impossible de ramer. La problématique est la même pour les stations vaudoises et à l’aéroport de Zurich pour les stations grisonnes», a-t-il souligné.

Contrôle nécessaire

Les taxis genevois ont demandé une rencontre avec la direction de l’aéroport. Ils veulent qu’un contrôle permanent soit organisé par le biais d’une police des taxis, ainsi que par l’Office cantonal de l’inspection et des relations du travail (OCCIRT). L’information a été transmise au conseiller d’Etat Mauro Poggia, ministre en charge de l’OCCIRT.

De son côté, Genève Aéroport aimerait privilégier une rencontre formelle permettant de discuter avec tous les partenaires impliqués, a expliqué sa porte-parole Madeleine von Holzen. «Tout le monde a intérêt à ce que les transports se fassent dans le respect de la loi», a-t-elle souligné.

Une réalité

Pendant la manifestation des taxis, deux minivans, l’un immatriculé en Estonie et l’autre en Lettonie, ont pris en charge des passagers. Des couples, qui avaient du matériel de ski, ont pris place à l’arrière des véhicules dans des parkings situés un peu à l’écart de la zone d’arrivée, a constaté un journaliste de Keystone-ATS.

Du côté des passagers de l’aéroport souhaitant prendre un taxi, certains ont fait part de leur mauvaise humeur . «C’est n’importe quoi», a râlé une passagère. Les voyageurs arrivant à Cointrin avaient la possibilité d’obtenir, comme d’ordinaire, un billet gratuit de transports publics pour aller en ville.

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