Thierry Raboud
Il avait tout appris, mais il savait se taire mieux que personne. Et son silence était une joie. Mardi soir, c’est sûrement de rire que Dimitri est mort, alors que tous les poètes, rêveurs et saltimbanques pleurent la disparition à 80 ans de ce grand clown, de cet immense mime. Son sourire de commedia dell’arte, prêt à toiser le monde dans toute sa largeur, restera l’un des plus expressifs et sincères que la Suisse ait connu. C’est dire si l’on pensait ne jamais voir le dernier masque se poser sur ce visage à l’immortelle drôlerie, prenant tout le monde par surprise comme une mauvaise arlequinade.
«Je suis ému et sans voix», tente de répondre Pierre Miserez lorsqu’on lui apprend la nouvelle hier. Le comédien, humoriste et clown lui aussi, était un ami de Dimitri à qui il vouait une grande admiration. «C’est mon maître qui s’en va....