Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Abus sexuels: le pédagogue Jürg Jegge répond aux accusations de son ancien élève Markus Zangger

Alors qu'il avait été accusé d'avoir abusé sexuellement d'un de ses élèves dans les années 1970, Jürg Jegge a décidé de rétorquer. Le pédagogue zurichois se défend en affirmant qu'il était alors question d'une libération des esprits, en lien avec une libération du corps et de sa sexualité. Il ajoute avoir eu des contacts sexuels avec ses élèves à chaque fois que "cela apportait quelque chose".

07 avr. 2017, 18:22
Jürg Jegger (fond) ne partage pas la vision des faits évoqués par Markus Zangger (gauche) dans son livre co-écrit avec le journaliste Hugo Stamm (droite).

Accusé d'abus sexuels par un ancien élève, Jürg Jegge sort du silence. Le pédagogue de renom confirme que des contacts sexuels ont eu lieu avec des élèves dans les années 1970. Il s'agissait de mesures thérapeutiques alors en vogue dans les milieux alternatifs.

Le spécialiste zurichois ne partage pas la vision des faits évoqués par Markus Zangger, un ancien élève d'une classe spécialisée, aujourd'hui quinquagénaire. Ce dernier a publié cette semaine un livre qu'il a co-écrit avec le journaliste Hugo Stamm.

Markus Zangger y évoque des "abus sexuels" commis par le pédagogue durant des années, sous prétexte de mesures thérapeutiques, lors de séances de masturbation commune par exemple. Les premiers auraient eu lieu lorsque l'élève en difficulté avait 12 ans. L'auteur du livre n'aurait réussi à couper le contact avec son mentor qu'à l'âge de 28 ans.

"Libération de la sexualité"

"Il y a eu toutes sortes de contacts, dont sexuels", déclare Jürg Jegge dans un entretien accordé à l'ats. Et d'ajouter que Markus Zangger n'était pas le seul élève concerné. "Il y a eu des contacts sexuels à chaque fois que j'avais l'impression que cela apportait quelque chose", invoque-t-il.

A l'époque, il était question d'une libération possible des esprits, pour autant qu'elle soit liée à une libération du corps et de sa sexualité, explique Jürg Jegge. "Cette théorie n'était pas partagée par tous, mais elle était débattue."

"Aucune pression"

Dans ce cadre, tous deux ont continué à partager des contacts sexuels à plusieurs reprises, en dehors de la thérapie, raconte Jürg Jegge qui n'a jamais eu l'impression d'exercer la moindre pression sur Markus Zangger, comme ce dernier l'évoque dans son livre. "Nous en avons souvent parlé après nos échanges sexuels et nous disions tous deux avoir pris du plaisir", raconte le pédagogue.

Il y a quelque temps, Jürg Jegge a reçu par lettre des exigences financières au titre de réparation pour tort moral de la part de l'avocat de Markus Zangger, les faits étant prescrits. Le pédagogue a alors pris un avocat sans donner suite à la demande, "car cela aurait été la preuve que j'avais commis une injustice".

"J'ai alors voulu en parler avec Markus Zangger, mais ça n'est jamais arrivé", ajoute Jürg Jegge. Ce dernier a ensuite reçu une seconde lettre contenant une exigence financière moins élevée. Mardi enfin, le livre a été publié et présenté aux médias.

Jürg Jegge n'a pas encore décidé s'il allait porter plainte. Mercredi, il s'est retiré de différentes institutions - "pour les protéger du feu des critiques" - dont la fondation Märtplatz qu'il avait créée en 1985 en faveur des jeunes ayant des difficultés à s'intégrer dans le monde du travail.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias