Albertina Bernasconi*, 83 ans, dit ne pas trouver le sommeil le soir sans avaler un somnifère. «Un véritable esclavage», se plaint-elle, d’autant qu’elle soupçonne que ces petites pilules bleu poudre soient à l’origine d’étourdissements et de ses pertes de mémoire. La Tessinoise admet consommer ces psychotropes depuis déjà plusieurs années. «Mon médecin a dû progressivement changer le dosage, puis le médicament, parce que l’effet diminuait.»
Quand Albertina a passé une fin de semaine chez sa fille, oubliant ses cachets et sans prescription, non seulement elle n’a pas fermé l’œil de la nuit, mais elle a souffert de pénibles symptômes de sevrage: tremblements, sueurs, anxiété... Comme plusieurs milliers de Tessinois, elle est accro aux benzodiazépines, molécules qui agissent sur le système nerveux central pour combattre troubles du sommeil et anxiété.
Situation «alarmante»
Au Tessin, 25,5% des 45 000 patients des cinq hôpitaux publics avaient l’«habitude consolidée», avant leur hospitalisation, de...