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Accidents nucléaires: les scénarios catastrophes durcis pour mieux protéger la population

Afin de mieux protéger la population suisse contre d'éventuelles catastrophes, le scénario de référence sera durci. D'une manière générale, le projet accorde plus d'importance à l'évacuation à grande échelle.

14 nov. 2018, 11:07
Le Conseil fédéral a mis mercredi en vigueur au 1er janvier une révision d'ordonnance qui table sur un scénario de référence plus grave. (illustration)

La population doit être mieux protégée en cas d'accident dans une centrale nucléaire suisse. Le Conseil fédéral a mis mercredi en vigueur au 1er janvier une révision d'ordonnance qui table sur un scénario de référence plus grave.

Le projet découle des travaux d'un groupe de travail interdépartemental mis sur pied par le gouvernement en mai 2011, suite à la catastrophe de Fukushima. Elaboré en collaboration avec les exploitants des centrales nucléaires et les cantons d'implantation (AG, BE, SO), il durcit les hypothèses de planification.

Un scénario plus critique servira de référence. Il se fondera sur une défaillance avec grave endommagement du coeur du réacteur, un non-fonctionnement de l'enceinte de confinement et un rejet non filtré de radioactivité.

Ce nouveau scénario de référence (dit "A4") correspond à un événement de niveau 7 sur l'échelle de gravité internationale (International Nuclear Events Scale), soit le degré le plus élevé.

Toute la Suisse

Des mesures de protection d'urgence pourront dès lors s'avérer nécessaires bien au-delà d'un rayon de 20 km (ancienne zone 2, rebaptisée "zone de protection d'urgence 2"). Elles pourront s'imposer dans le reste de la Suisse (ancienne zone 3) et impliquer davantage d'acteurs.

Parmi ces mesures figurent l'alarme, la distribution de comprimés d'iode, l'évacuation postérieure (lorsque des substances radioactives ont été libérées), l'approvisionnement en eau potable et la gestion du trafic. La plupart sont déjà réglementées par d'autres ordonnances.

Cantons et communes

D'une manière générale, le projet accorde plus d'importance à l'évacuation à grande échelle. Les cantons dont certaines communes se trouvent dans les zones de protection 1 et 2 ainsi que des cantons du reste de la Suisse doivent être impliqués. Ces derniers doivent notamment garantir l’évacuation de la population exposée au danger, l’hébergement et la prise en charge des personnes évacuées.

Les cantons, régions et communes du reste de la Suisse ont désormais des responsabilités à respecter. Les charges élevées en relation avec la planification et de la préparation de mesures de protection en cas d’urgence pour les cantons nouvellement concernés peuvent être gérées dans le cadre des organisations d’urgence existantes, selon le Conseil fédéral.

Lors de la consultation, la gauche et les organisations environnementales ont estimé que le Conseil fédéral devait aller plus loin et que le scénario plus pessimiste devait servir de base pour la planification. De leur côté, les exploitants ont estimé que le scénario retenu n'apporte pas de nouvelles connaissances.

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