Philippe Boeglin
Quel point commun ont les victimes d’agressions sexuelles commises par des prêtres et religieux catholiques et les anciens enfants placés de force par l’Etat? Dans les deux cas, tout le monde s’accorde à reconnaître que les souffrances infligées et les traumatismes subis sont énormes. A l’inverse, qu’est-ce qui les différencie? Les réparations financières prévues varient en tout cas du simple au double. Au détriment des victimes d’abus ecclésiastiques. Pis, certaines pourraient ne recevoir qu’une indemnisation symbolique, montre notre enquête.
Approuvé récemment au Conseil national, le dédommagement des anciens enfants placés devrait osciller entre 20 000 et 25 000 francs. Un montant qui laisse loin derrière les victimes d’abus dans l’Eglise dont les cas sont prescrits. Ces dernières se sont vues promettre une somme «allant jusqu’à 10 000 francs par cas».
La formulation, qui émane de la Conférence des évêques suisses (CES), mérite que l’on s’y arrête....