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Abus sexuels dans l'Eglise catholique: 65 cas dénoncés en Suisse en 2017, la plupart prescrits

En 2017, 65 cas d'abus sexuels au sein de l'Eglise catholique ont été dénoncés en Suisse. Mais la plupart sont prescrits. La Conférence des évêques a décidé d'introduire l'obligation absolue de signaler. Les responsables n'auront plus besoin de l'accord de la victime.

05 sept. 2018, 16:56
This Dec. 1, 2012 photo shows a silhouette of a crucifix and a stained glass window inside a Catholic Church in New Orleans. A Louisiana Supreme Court decision reaffirmed in May 2014 has revived a sex abuse lawsuit in which parents are suing a priest and a Baton Rouge Catholic diocese for not reporting the alleged abuse when the teenager told the priest about it, and the ruling could have a priest asked to testify about what was said in a private confession. (AP Photo/Gerald Herbert)

Comme annoncé dimanche, l'Eglise catholique suisse dénoncera désormais systématiquement les abus sexuels non prescrits à la justice. La Conférence des évêques suisses (CES) a adapté ses directives en ce sens lors de son assemblée qui s'est achevée mercredi à St-Gall.

La CES a durci l'obligation de dénoncer les abus sexuels commis au sein de l'Eglise catholique. Jusqu'à présent, les responsables ecclésiaux étaient tenus d'agir en ce sens, si la victime les y autorisait. Victimes et abuseurs étaient d'abord encouragés à dénoncer eux-mêmes un tel cas.

Dorénavant, les responsables ecclésiaux ne devront plus obtenir l'accord de la victime pour dénoncer un cas d'abus. Ils pourront passer outre.

"Ce droit de veto des victimes a été mal compris de l'opinion publique. Il laissait penser qu'il y avait une volonté de cacher des faits", précisait dimanche à Keystone-ATS la porte-parole de la CES Encarnacion Berger-Lobato. Elle confirmait la mise en place de la nouvelle donne, révélée par le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung.

Si les cas ne sont pas prescrits

La seule condition à une dénonciation est que le cas ne soit pas déjà prescrit, a précisé mercredi Felix Gmür, évêque de Bâle, face aux médias réunis à St-Gall. En cas de prescription, le risque de collusion est trop important, invoque le nouveau président de la CES.

Seules les autorités d'enquête de l'Etat ont les moyens de mener une enquête correctement, en utilisant des mesures de contrainte, si besoin est, ajoute Mgr Gmür.

Forte hausse des cas signalés

L'an dernier, 65 nouvelles victimes se sont manifestés auprès de l'Eglise catholique. Cela représente une hausse importante par rapport à 2016.

L'évêque de Bâle y voit un effet des nombreux appels lancés aux victimes d'abus ainsi que de l'introduction d'un fonds de dédommagement. Par ailleurs, les abus sexuels survenus au sein des Eglises ont été souvent thématisés dans les médias l'an dernier, ajoute Felix Gmür.

Majorité des cas prescrits

Pourtant, la plupart des cas d'abus signalés en 2017 sont prescrits. Nombre d'entre eux remontent à plus de 30 ans. Depuis 2010, environ 300 cas ont été signalés aux évêchés. La plupart des victimes étaient des enfants et des adolescents de moins de 17 ans. Leurs abuseurs étaient principalement des prêtres et d'autres religieux.

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