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400 djihadistes potentiels se trouvent en Suisse

400 personnes ont été identifiées comme ayant des liens avec le djihadisme via Internet. 70 autres présentent une menace particulière.

02 mai 2016, 12:01
Douze personnes identifiées comme "des voyageurs du djihad" sont revenues en Suisse. (illustration)

En Suisse, le Service de renseignement a identifié 400 personnes qui ont des liens avec le djihadisme sur Internet. Environ 70 autres individus ont été recensés comme des "voyageurs du djihad" et présentent une menace particulière.

Jusqu'à présent, 73 voyageurs du djihad se sont rendus dans des zones de conflits, notamment dans les territoires sous contrôle de l'"Etat islamique", a indiqué lundi lors de la présentation du rapport de situation annuel du Service de renseignement de la Confédération (SRC) son directeur Markus Seiler. Douze personnes sont revenues en Suisse et treize sont mortes.

Les retours ne sont pas nombreux. "On pourrait avoir atteint un plafond des départs", a souligné le directeur. Des procédures pénales ont été ouvertes à leur encontre. Le SRC n'a pas enregistré de nouveaux départs depuis le début de l'année.

Selon M. Seiler, ces voyageurs représentent une menace concrète pour la sécurité intérieure. L'"Etat islamique", leader de la mouvance djihadiste, les renvoie vers l'Europe et la Suisse avec la consigne d'y commettre ou d'y planifier des attentats. À long terme, ils pourraient former de nouveaux réseaux djihadistes en Europe.

Dans le viseur du SRC

La Suisse n'est pas une cible prioritaire des organisations terroristes. Mais, elle "n'est pas un îlot isolé", a rappelé le conseiller fédéral Guy Parmelin. La Suisse fait partie du monde occidental que les djihadistes considèrent comme islamophobe.

Après les attentats de Paris et de Bruxelles, la menace est en permanence élevée, a rappelé M. Seiler. Le danger le plus vraisemblable pour la Suisse vient des personnes isolées ou de petits groupes, difficiles à identifier parce qu'ils ne font pas partie d'une structure organisée. Ils peuvent préparer des attaques avec des moyens financiers et logistiques réduits.

Le SRC surveille l'activité sur internet de 400 personnes qui ont des liens avec des terroristes, de l'Etat islamique notamment. En 2014 ils étaient 300. M. Parmelin a expliqué cette augmentation par la "popularité sur le Web et les réseaux sociaux du djihadisme". C'est devenu un canal pour recruter de nouveaux membres, sans qu'ils entrent en contact direct avec un groupe terroriste.

Les personnes radicalisées qui séjournent dans les pays occidentaux peuvent soutenir de potentiels auteurs à préparer à attentat. C'est le cas des trois Irakiens condamnés par le Tribunal pénal fédéral en mars 2016. Mais elles peuvent aussi organiser elles-mêmes des actes de violence.

Collaboration avec le DFAE

L'espionnage est une autre préoccupation du SRC. Le renseignement prohibé reste une menace, que ce soit par des moyens traditionnels ou grâce à du cyberespionnage. Les négociations et les conférences internationales sont un aimant pour l'espionnage.

Le SRC a démasqué plusieurs cas. Dans certaines affaires, le DFAE prend part aux discussions. Si la personne suspectée d'espionnage est importante pour une négociation, son entrée en Suisse ne sera pas empêchée.

Film de prévention

L'espionnage ne concerne pas que des acteurs étatiques. Les entreprises sont aussi touchées. Dans le cadre du programme de prévention et de sensibilisation Prophylax, le SRC a produit un court-métrage.

On découvre comment agit un espion. La victime est le directeur d'un département de recherche et de développement. Alors qu'il se rend aux toilettes du restaurant dans lequel il dîne avec l'espion, celui-ci en profite pour copier le contenu de son téléphone.

Le service de renseignement écrit dans son rapport annuel que le monde se trouve actuellement dans une ère "post-Snowden", du moins sous l'angle du renseignement. Les révélations faites en 2013 ont entraîné un redimensionnement des activités de renseignement.

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