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3,3 milliards de francs soupçonnés d'être de l'argent blanchi dénoncés en Suisse

1753 cas suspects de blanchiment d'argent ont été dénoncés en 2014 en Suisse. Au total, ce sont ainsi 3,3 milliards de francs qui ont été passés au peigne fin par les autorités compétentes. Un record absolu.

28 avr. 2015, 09:12
C'est en particulier grâce au zèle des banques que le nombre de dénonciations a pris l'ascenseur.

Le nombre de dénonciations pour soupçons de blanchiment d'argent a augmenté d'un quart l'an dernier en Suisse. Les sommes de valeurs patrimoniales suspectes ont atteint 3,3 milliards, battant le record de 2011.

En 2014, les intermédiaires financiers ont annoncé 1753 cas suspects au Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent (MROS), contre 1411 en 2013. Cela représente en moyenne 7 dénonciations de soupçons par jour ouvrable.

Le nombre de communications dépasse même celui de 2011, année exceptionnelle en raison des événements politiques de certains pays, a indiqué mardi le MROS en publiant ses statistiques annuelles. Le printemps arabe avait notamment impacté ces résultats.

Sensibilisation accrue

"La hausse de 2014 n’est toutefois pas due à des événements particuliers", poursuit le MROS. Elle s'explique en grande partie par une sensibilisation accrue des intermédiaires financiers, notamment des banques. Plus de 85% des communications sont en effet le fruit d'établissements bancaires.

Le secteur parabancaire a par contre transmis moins de dénonciations pour soupçons de blanchiment d'argent qu'en 2013. Ce dernier comprend les fiduciaires, les gérants de fortune et les conseillers financiers.

Le taux de transmission aux autorités de poursuite a pour sa part diminué pour la troisième année consécutive. En 2014, seules 72% des communications reçues ont fait l'objet d'une transmission. "Le facteur principal de cette baisse est le renforcement des capacités d’analyse du MROS", souligne le rapport de statistiques. Le montant moyen des communications transmises s'élève à 2,2 milliards.

Près de 10% des communications transmises ont fait l'objet d'une condamnation. La moitié a obtenu une décision de classement. Les 40% restant font l'objet de procédures pénales en suspens.

Escroquerie en tête

Comme les années précédentes, l'escroquerie remporte la palme des infractions préalables au blanchiment d'argent dénoncées. Les cas de corruption présumée sont en forte augmentation. "Bien qu'en baisse par rapport à 2013, le nombre d'utilisations frauduleuses d'un ordinateur (phishing) reste élevé", précise le MROS.

Les dénonciations pour corruption ont doublé en 2014. Les cas présumés de gestion déloyale sont aussi en hausse. En revanche, les communications signalant un soupçon de financement du terrorisme sont en recul. Le MROS en a reçu 9 contre 33 en 2013.

"A noter que 41 des communications ont porté sur les nouvelles infractions préalables que sont les manipulations des cours et le délit d'initiés", souligne le rapport.

Niveau chiffres, une communication a, à elle seule, dépassé les 200 millions de francs. Six autres ont surpassé les 75 millions de francs. Cela explique grandement la hausse record de 3,3 milliards des valeurs patrimoniales annoncées.

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