Alessandro Lodi - qui dit être arrivé dans un club «vraiment sain, sérieux et engagé», ce qui offre «la garantie de pouvoir bien travailler» - est tombé sur «un groupe disponible et prêt à bosser». Ouf alors. «C'est mieux comme ça, car je suis terriblement exigeant.» Un premier danger a pu être écarté d'entrée: celui de la monotonie. «Les filles jouent ensemble depuis longtemps, mais ce risque n'existe pas. J'amène une méthode de travail - avec un accent sur la technique individuelle - et une exigence auxquelles elles ne sont pas trop habituées...»
L'Italien n'a pas tardé à remarquer la faille principale. «Il y a un gros travail de récupération technique et un saut de qualité évident à faire», avoue-t-il. «Ce sera l'une des clés si Val-de-Travers veut, une fois, avoir des objectifs plus ambitieux que le simple maintien.» L'autre clé se nomme Shemsije Asslanaj, est Albanaise et a déjà joué au club. «Nous sommes en contact avec elle pour l'engager. Son arrivée pourrait changer les équilibres. On pourrait alors rêver de play-off.»
En LNB, on dit tour final, qui réunira les trois meilleures équipes des groupes est et ouest. Le vainqueur sera promu et son dauphin disputera un barrage contre l'avant-dernier de LNA. A l'inverse, les équipes classées aux rangs 4 à 8 en découdront dans un tour de relégation de tous les dangers, où deux formations sur cinq passeront à la trappe. «Une petite place change tout», lance Alessandro Lodi. «Et la distance actuelle entre notre niveau et celui qui nous permettrait d'atteindre les play-off est importante.»
Ce qui ne décourage pas le nouveau coach. «Le but est d'essayer quand même», lâche-t-il. «Val-de-Travers joue sa quatrième saison en LNB, le temps est venu de faire l'effort pour viser plus haut. Si on y arrive, on aura fait un sacré bon travail. C'est dans le domaine du possible, mais c'est dur.» Surtout avec un contingent de... six filles (sept si Shemsije Asslanaj arrive). «Les quatre juniors de Colombier ne seront pas toujours là, et elles n'ont pas encore le niveau.» Une fois de plus, la blessure sera interdite. «On est à la limite. La priorité doit être de former les jeunes du club pour les amener au niveau de la première équipe. Sinon, celle-ci va finir par disparaître...»
Alessandro Lodi prévoir un championnat «assez équilibré» car les équipes voraces de l'année dernière (VFM, Genève) sont montées d'un échelon et «aucune formation n'apparaît vraiment plus faible» que les autres. «C'est une chance et un danger: tout est faisable, mais dans les deux sens! On peut battre, mais aussi perdre contre tout le monde...» Le côté sympa de l'histoire, c'est que chaque week-end apportera un match de niveau égal. «Il n'y en aura pas de gagné ou de perdu d'avance, et ça, c'est très motivant.» Le boss estime tout de même que Ruswil, Lucerne et Cossonay ont «actuellement un peu plus d'espoir» que les autres de disputer le tour final. /PTU