Dernier du championnat avec seulement une victoire sur toute la saison de ligue nationale A, le VBC Val-de-Travers (Valtra) n’abdique pas. Le club vallonnier croit dur comme fer en ses chances de réussite dans l’élite du volleyball suisse féminin.

«La saison prochaine, nous visons les play-off. J’espère que nous serons plus compétitives», clame Joëlle Roy, présidente de Valtra. «Il faut mettre les matches des années précédents sur le côté. Nous n’avons pas pu disputer un championnat complet. Cette place de lanterne rouge n’est pas indicative, nous aurions pu nous renforcer. Sans danger de relégation, nous avons préféré ne pas dépenser plus et favoriser nos joueuses helvétiques.»

Nous rencontrons plein d’incertitudes sur le plan économique.

Joëlle Roy, présidente VBC Val-de-Travers.

Pour arriver à cet ambitieux objectif et terminer dans les huit meilleures équipes de Suisse, Valtra table sur le même budget que l’exercice précédent: 200 000 francs. Un montant actuellement difficile à atteindre pour un club en proie à des difficultés financières.

«Nous rencontrons plein d’incertitudes sur le plan économique. Depuis le début de l’année, nous n’avons toujours pas touché d’aides. Sans les rentrées des spectateurs et les ventes de la buvette lors de nos rencontres, nous n’avons quasiment rien perçu depuis janvier», regrette Joëlle Roy.

Pour parvenir à ses fins, Valtra a décidé de recourir à du financement participatif en ouvrant une cagnotte en ligne. Pour ses 50 ans, la société sportive recherche au moins 50 mécènes. «Construire l’avenir dans la plus haute ligue de Suisse, c’est très compliqué sans argent», concède la présidente. «Il faut se stabiliser, voire obtenir plus que ce que nous possédons maintenant. Nous ne voulons pas des millions, nous cherchons simplement à pouvoir tourner.»

Former et garder ses jeunes

Pour la saison prochaine, Valtra a effectué de nombreux changements structurels. L’objectif principal: renforcer le secteur de la formation. Pour y parvenir, la Kid’s Academy a vu le jour. «Le but est de développer le bas de la pyramide pour aller plus haut», acquiesce Joëlle Roy. «Nous sentons que le club grandit. Pour poursuivre notre progression, il faut réussir à attirer des jeunes.»

«Avec le Covid, nous avons dû mettre notre énergie ailleurs en nous focalisant sur la première équipe. La Kid’s Academy nous permet de relancer le mouvement des juniors», explique la dirigeante. «Le bouche-à-oreille a bien fonctionné. Nous avons triplé le nombre d’enfants.»

En plus de les attirer, nous voulons impérativement garder nos jeunes.

Joëlle Roy, présidente VBC Val-de-Travers.

Toujours dans cette optique de construire, Valtra a également lancé un pôle performance. L’idée: permettre aux étudiantes, apprenties ou employées de poursuivre le volleyball à haut niveau, et ceci malgré un temps moins important à disposition à la fin de l’adolescence.

«En plus de les attirer, nous voulons impérativement conserver nos jeunes. Le bassin de population n’est pas très élevé dans le Val-de-Travers. Malheureusement il ne se passe plus grand-chose dans la région après l’école obligatoire», constate Joëlle Roy, bien décidée à permettre aux volleyeuses de la région à poursuivre leur passion. «Il ne faut pas les laisser partir si nous voulons bâtir quelque chose.»

Le pôle performance est découpé en trois groupes: formation, espoir et élite. En fonction de leur affiliation, les volleyeuses profitent notamment d’ateliers techniques, d’un suivi médical, de conseils nutritionnels ou encore d’une préparation mentale et physique.

Des améliorations sans payer plus

Du côté de l’équipe fanion, des modifications ont également été apportées. Deux préparateurs physiques et un statisticien ont été engagés pour aider cette formation à atteindre ses buts. «Ces améliorations n’engendrent pas des coûts supplémentaires», rassure la présidente de Valtra. «La saison dernière, nous utilisions les données de Volleymetrics. Au lieu de payer quelqu’un que nous ne connaissons pas et qui commet passablement d’erreurs, nous avons recruté quelqu’un dans les mêmes conditions. Il ne s’occupera que de nous et aura un lien avec l’entraîneur.»

Le pôle performance profite aussi bien aux volleyeuses de l’équipe fanions qu’aux joueuses souhaitant atteindre l’élite. Photo: Lucas Vuitel

Cinq joueuses au pôle de performance de Valtra

Trois joueuses du club et deux en provenance de Colombier ont intégré la structure «sport-études» du club vallonnier.