L'atmosphère qui régnait sous les combles du dojo de Peseux était particulière à l'heure de l'entraînement: encore quelques jours et il ne s'agirait plus pour cette quinzaine de judokas de peaufiner leur art martial, mais d'en faire la démonstration. L'échéance qu'avaient à l'esprit les jeunes talents neuchâtelois lors de l'entraînement cantonal était celle du championnat de Suisse espoirs-juniors par équipes, dont le coup d'envoi sera donné cet après-midi.
«C'est la première fois que ça se passe à La Chaux-de-Fonds», indique Guillaume Egger, responsable de presse pour l'Association neuchâteloise de judo (ANJ). Il s'agit aussi du premier challenge du nouveau comité de l'ANJ. «Ce championnat qui réunit 165 concurrents (réd: onze équipes composées de 15 judokas) est le plus petit sur le plan suisse. L'organiser nous semblait idéal pour nous faire la main en vue de plus grosses compétitions.» Thomas Guilhen, 21 ans, capitaine du team Neuchâtel affiche la même ambition au niveau sportif: atteindre son but, sans brûler les étapes. «Nous avons une équipe assez jeune, qui est amenée à progresser et à davantage faire ses preuves ces prochaines années», explique-t-il. «C'est la troisième fois que nous participons au championnat après cinq ans d'absence. Nous n'avions pas passé le premier tour l'année dernière. Notre but pour cette édition sera de franchir ce cap et d'aller le plus loin possible. Mais la concurrence sera rude pour arracher le titre aux Vaudois!»
Si les Neuchâtelois combattront avec un léger handicap - il leur manque en effet une fille chez les +57 kilos et seront forfaits pour cette catégorie - ils pourront néanmoins compter sur l'expérience internationale d'Isfendiar Piran Vaiseh, (-66 kg), de Cortaillod, et d'Emilien Siegrist, (-73 kg), de La Chaux-de-Fonds. Devant son public, ce dernier aura à cur de montrer ses talents. D'autant plus qu'à 19 ans, il vivra aujourd'hui son dernier championnat de Suisse juniors.
Mais l'équipe ne s'efface par pour autant derrière ses deux piliers, reprend Thomas Guilhen. «Les jeunes font preuve de motivation et d'une belle régularité. Certains s'entraînent jusqu'à cinq fois par semaine, sans compter les compétitions!» Comme Thaïs Ohrant, 17 ans, (-57 kg), beaucoup consacrent ainsi l'essentiel de leur temps libre à cet art martial. «C'est parfois difficile de concilier le judo avec le lycée!» témoigne la jeune fille de Saint-Blaise. «Cette passion prend beaucoup de place. D'ailleurs, la plupart de mes amis sont ici, au dojo.» Une autre force vient enfin s'ajouter à l'arsenal de l'équipe neuchâteloise. Selon le capitaine, les jeunes se connaissent bien et sont très soudés. «Cette cohésion apporte une bonne ambiance, ce qui est non négligeable dans ce sport où le mental peut faire toute la différence » /SSA