Cet événement - inoubliable - a marqué toute une génération de hockeyeurs et de supporters. Dix ans plus tard, un petit coup de rétro s'impose. La parole à quelques-uns des principaux acteurs de cette magnifique histoire.
Grand artisan de la promotion, Philippe Bozon conserve un souvenir inoubliable de cette saison 1995-1996. Malgré quelques conflits et problèmes avec les dirigeants surgis en fin de saison. «Cela demeure un très bon souvenir, relate le Français de GE Servette. Dans une carrière, on ne vit pas souvent des histoires aussi belles. L'esprit de groupe, la camaraderie était exceptionnelle. C'est cela qui avait fait la différence. J'ai toujours pensé que ce n'était pas les individualités qui faisaient les grandes équipes. Nous l'avions confirmé en battant Grasshopper qui était plus riche et qui possédait plus de bons joueurs. Vraiment, nous avions vécu une grande aventure, comme on les aime.»
Cette étape chaux-de-fonnière avait permis au Français de lancer sa carrière en Suisse et de se faire de nombreux amis. «Je revois avec plaisir les anciens joueurs de cette époque, raconte-t-il. Le fils de Willy Kohler joue avec le mien à GE Servette. J'ai aussi revu Laurent Stehlin, qui est venu nous rendre visite avec sa famille.»
De son côté, Valeri Chiriaev, l'autre étranger de cette formation, avoue que malgré tous ses titres, dont un mondial (avec l'ex-URSS en 1989), cette promotion reste un tout grand souvenir. «On ne vit pas ce genre d'expérience chaque année, surtout en Suisse, livre l'ex- «tsar» des Mélèzes. Je pense que nous avions fait la différence parce que pour nous la promotion était plus importante que pour Grasshopper. Nous étions une belle équipe, soutenue par un super public. La fête qui avait suivi notre promotion m'avait rappelé ce que j'avais vécu à Kiev dans les années 1980. Maintenant, j'espère vivre la même chose avec Bienne cette année.» C'est tout le mal que l'on souhaite à l'Ukrainien, dont le fils Eugène évolue avec les juniors élites du HCC. Il pourrait d'ailleurs peut-être le retrouver sous le maillot chaux-de-fonnier. «Je ne sais pas encore de quoi mon avenir sera fait» rigole Valeri Chiriaev.
Capitaine de cette grande équipe, qui avait brandi - l'horrible - coupe de champion de LNB, le toujours Chaux-de-Fonnier Boris Leimgruber n'a évidemment pas oublié ce 26 mars 1996. «Ce fut l'un des plus beaux jours de ma carrière, souligne «Bobo». Nous avions signé une grande victoire d'équipe.» Une équipe soudée... contre son entraîneur - un certain «Ricco». «C'est vrai, confesse Boris Leimgruber. Nous étions tous contre lui. Je ne sais pas si c'était volontaire de sa part ou pas, mais cette haine nous avait donné une rage de vaincre supplémentaire.»
Pour Boris Leimgruber, cette promotion fut le tremplin de sa carrière en LNA. Il a donc souvent croisé ses ex-coéquipiers. «Nous sommes restés liés par cet exploit, même si nous n'en parlons pas toujours en nous revoyant» glisse-t-il, tout en regrettant que le HCC n'ait pas pu éviter la culbute en 1998. Mais pour beaucoup de joueurs et de supporters, tous les aléas et les mésaventures vécus depuis n'ont pas effacé le souvenir de ce fameux 26 mars 1996. Un jour, un soir, une nuit, inoubliable! / JCE