Au terme d'une bataille épique remportée en cinq sets face à son pote Jo-Wilfried Tsonga, Stanislas Wawrinka s'offre un nouveau duel face à Roger Federer en huitièmes de finale de Roland-Garros.
Les Suisses auront droit à leur derby, leur choc de Paris, prévu demain au stade des huitièmes de finale de Roland-Garros. A l'exercice expéditif de Roger Federer en début de journée, Stanislas Wawrinka a répondu par une partition plus travaillée.
Longue, heureuse, elle s'acheva, au bout des cinq sets, hier peu avant 20h au grand désarroi du public tricolore. Pour la cinquième fois de sa carrière, la troisième fois à Paris, le Vaudois avait remonté un débours de deux manches. Cette fois encore, il était vraiment à deux doigts de la sortie, quand Jo-Wilfried Tsonga (ATP 17) avait mené 4-1 dans la troisième manche. «On méritait les deux de gagner. Ce fut un gros match. Mais je n'ai jamais abdiqué, je me suis battu sur chaque balle», lâchait le Suisse, revenu de nulle part et relancé par ce marathon de quatre heures.
«Il s'est fatigué»
Sur la défensive, Stanislas Wawrinka avait d'abord laissé le fil des opérations à un Tsonga incisif, agressif, qui ne laissait aucun répit au Suisse. «Il jouait trop bien pour moi. Il prenait la balle tôt, il me donnait peu de chances.» Il y eut vite deux sets à zéro, dont un tie-break à sens unique et, surtout, une nouvelle échappée française dans la troisième manche.
Le Suisse n'avait pas abandonné ses espoirs. Il revenait au score grâce à un point et un passing ravageurs qui cloua le Français au sol. Ce fut une nouvelle histoire qui relança Wawrinka, lui permit d'accrocher d'abord un nouveau tie-break. A 5-5, Tsonga était à deux doigts du match, mais le Suisse serrait le jeu et c'est son adversaire qui commettait l'erreur. Le match était relancé, la perspective renversante. L'autre match de Wawrinka débutait. «Jo-Wilfried s'est fatigué. Il a changé son jeu. Il m'a laissé plus de temps, notamment en fond de ligne», expliquait le joueur de Saint-Barthélémy, qui allait au bout de ses efforts, remportant d'abord le quatrième set (6-2) et faisant la course en tête dans le cinquième. Il parvenait au but à sa troisième balle de match (6-3).
Et maintenant Federer
Le même stade, la même affiche qu'il y a douze mois. Ce Federer - Wawrinka servira de dixième opus à un feuilleton helvético-suisse entamé à Rotterdam en 2005. La domination de Federer transparaît dans la statistique (8-1). Mais le Bâlois se gardera de tout excès de confiance. «Stan n'est jamais facile à jouer. Avec ce match contre Tsonga, il s'est donné un bon feeling. Le match sera différent de celui de l'an passé. Je m'attends à jouer plus dans des longs échanges que dans la variation», disait-il hier.
Stanislas Wawrinka ne pouvait que mesurer l'ampleur de la tâche. «Je vais faire le maximum, je vais tenter de mettre mon jeu en place. Une année a passé depuis le match de 2010. J'ai gagné de l'expérience. J'accumule les occasions. Il faudra trouver des solutions, c'est tout. Mais je ne veux pas encore trop y penser. J'aimerais d'abord profiter de ce succès contre Tsonga. A un tie-break près, je rentrais à la maison.» / rko