Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Un nouveau statut

Vainqueur de Gaël Monfils en trois sets (7-6 6-2 6-3), Stanislas Wawrinka a évité tous les écueils qu'un match programmé sur un grand court, en session de nuit, peut comporter. Il affrontera Andy Roddick demain en huitièmes de finale.

22 janv. 2011, 06:16

Le duel des Vaudois, l'un pure souche l'autre d'adoption, n'a duré qu'un set, remporté 7-6 (7-4) par Stanislas Wawrinka, puis les deux autres 6-2- 6-3. Une surprise. Pas pour Roger Federer. A la question «Wawrinka peut-il battre Monfils?», le No 2 mondial répondait, quelques minutes avant que les deux copains pénètrent sur la Rod Laver Arena: «Stan est favori».

«Je vote pour lui parce qu'il est devenu un meilleur tacticien», ajoutait le Bâlois. «Il a progressé au service et son jeu de jambes est plus précis. Son retour est plus dangereux aussi. Avant, il se tenait assez loin derrière la ligne de fond. Parfois trop.»

Voilà pour la technique, que Peter Lundgren et son élève travaillent d'arrache-pied depuis juillet 2010 et le début de leur collaboration déjà fructueuse. «Depuis que nous bossons ensemble, je n'ai vu Stan faire qu'un mauvais match. A Cincinnati (réd: défaite contre le Français Julien Benneteau)», ose l'entraîneur suédois de Wawrinka, qui évoque un épisode autrement plus important: le 6 septembre, jour où Andy Murray, alors No 4 mondial, tombait sous les coups du Suisse au troisième tour de l'US Open.

«Stan a toujours été respecté dans les vestiaires. Mais depuis qu'il a battu Murray, il commence à faire peur», poursuit Lundgren. «Je ne crois pas que son image auprès des autres ait changé», rétorque Federer. «Cette victoire, elle a surtout fait du bien à Stan lui-même, qui sait maintenant qu'il peut battre des bons joueurs en Grand Chelem également.»

Stanislas Wawrinka a changé de statut. Son mental a grignoté le retard qu'il avait pris sur son physique, l'expérience de huit années sur le circuit faisant le reste. Hier, le joueur de Saint-Barthélémy a évité les nombreux écueils qu'un troisième tour à l'Open d'Australie programmé sur le court principal de Melbourne Park, en session de nuit, pouvait comporter.

Xavier Malisse, 45e mondial, étrillé par Federer deux heures plus tôt (lire encadré) témoigne: «Pour moi, qui suis habitué aux terrains annexes, jouer dans une arène aussi grande est une expérience en soit. Cela demande un temps d'adaptation. «Rodgeur», lui, à l'habitude. Ce n'est pas une surprise si je me suis très vite retrouvé mené 4-0.» La Rod Laver Arena, Wawrinka, il connaît. Un peu. Deux lourdes défaites - contre Nalbandian (2006) et Nadal (2007) - pour autant de souvenirs sur lesquels s'appuyer. «Ce court est impressionnant. Il faut prendre ses marques mais, de manière générale, j'apprécie quand il y a de la place et des dégagements aussi grands», explique-t-il. L'obscurité naissante et l'électricité qui se propage dans le public une fois les projecteurs enclenchés? «J'aime cette ambiance.»

La maturité nouvelle de Wawrinka se traduit aussi dans le gain de la première manche, où le Vaudois, pourtant très nerveux, a effacé un break avant de chloroformer les velléités de Gaël Monfils (ATP 12) démuni, souvent pris en flagrant délit de «n'importe quoi». «Quand un set dure 1h20', il est forcément capital. Mais le match n'était pas gagné pour autant. Gaël est capable de remettre sa tête sur le terrain à tout moment. Il fallait rester vigilant.»

Le Français domicilié à Trélex, près de Nyon, fait profil bas: «Stan a su rester solide, même si je lui ai permis de faire le match parfait. Il peut vite revenir parmi les dix meilleurs mondiaux.»

Battu au troisième tour l'an passé, Wawrinka (ATP 19) a d'ores et déjà engrangé 90 points supplémentaires. Au prochain classement, il pourrait grimper aux alentours de la 15e place. A moins que, demain, face à Andy Roddick (ATP 8)... /PSA

Votre publicité ici avec IMPACT_medias