Stanislas Wawrinka (No 25) dispute à New York son premier tournoi du Grand Chelem sous la houlette de son nouvel entraîneur Peter Lundgren. «Je dois trouver le juste milieu» sur le plan tactique, expliquait le Vaudois dimanche au terme d'une séance d'entraînement effectuée sous un soleil de plomb.
«Nous nous entraînons ensemble depuis un mois, et nous nous entendons très bien également en dehors du court. Je me sens en confiance, et c'est important car je passe plus de la moitié de l'année avec un coach», soulignait le No 2 helvétique, qui ne va pas tout chambouler: «J'ai 25 ans et ai déjà figuré dans le top 10. La base est là, et je ne vais pas tout changer.»
«Je veux prendre le temps de mettre tout en place», assurait le champion olympique de double. «Il est évident que le doute peut parfois s'installer en match, mais je sais être patient. Nous avons travaillé mon service, mon coup droit, comme je le faisais déjà ces dernières années. Peter m'apporte une autre vision, un autre discours. Il voit les choses différemment sur le plan technique.»
«Nous cherchons à mettre plus d'agressivité dans mon jeu. Je dois prendre la balle plus tôt, et monter plus souvent au filet», expliquait-il. «Je dois mettre plus de pression sur mon adversaire derrière ses deuxièmes balles de service. Mais je dois trouver le juste milieu entre agressivité et volonté d'essouffler mon adversaire au terme d'un long échange», une tactique qui lui a souvent souri.
«Il y avait une certaine usure (avec Dimitri Zavialoff, son ancien coach). J'avais besoin de nouveauté, d'une autre expérience. Ce changement est très motivant pour moi. Les résultats vont venir, mais je ne vais pas pour autant tout exploser tout de suite. Réintégrer le top 10 est un objectif sur le long terme», tempérait-il.
Satisfait du début de sa tournée américaine («sauf de mon match face à Julien Benneteau», qui l'a battu 6-4 6-2 à Cincinnati), Stanislas Wawrinka affiche de belles ambitions pour cet US Open. «Je n'ai pas un mauvais tableau», lâchait Stan, qui est cependant appelé à défier Andy Murray (No 4) au troisième tour. «Je dois de toute façon battre de très bons joueurs pour aller loin dans ce tournoi. Je sais que j'en suis capable si je joue bien.»
«Je suis conscient que c'est une remarque «bateau», mais je prends les matches les uns après les autres», nuançait le champion junior de Roland-Garros 2003, qui affrontera le Kazakh Mikhail Kukushkin (ATP 85) demain pour son entrée en lice. «Je le connais sans le connaître. Il a un jeu «flashy», sert bien et a des frappes lourdes. Il joue comme il se sent. Je devrai me concentrer sur mon propre jeu. Je me suis bien entraîné ici depuis une semaine, et me sens bien sur ces courts que je trouve plus rapides que d'habitude.»
Stanislas Wawrinka ne bénéficie par ailleurs pas de la présence de son épouse et de sa fille Alexia. «Il était prévu qu'elles viennent à New York, mais nous avons renoncé en raison de la canicule qui était annoncée. C'est dur, car j'ai besoin d'avoir ma famille auprès de moi. J'ai envie de voir grandir ma fille», précisait-il. «Quatre semaines sans eux, c'est trop long. Cela fait partie de mon travail, mais j'espère que ce sera la dernière fois», souriait-il.
Cette longue séparation pourrait-elle jouer un rôle quant à sa participation au barrage de Coupe Davis prévu du 17 au 19 septembre au Kazakhstan? «Ce qui est sûr, c'est que j'ai envie de rester le plus longtemps possible à New York», rigolait-il. «Je n'ai pas manqué une seule rencontre de Coupe Davis en six ans et serai normalement de la partie, comme je l'ai toujours dit. Mais je me laisse le temps de rendre une décision. Seul un problème physique ou familial pourrait entraîner un forfait. La décision de Roger (Federer) n'aura en tout cas aucune influence sur la mienne.» /si