L'un à genoux, l'autre aux anges: trahi une fois de plus par son corps, Rafael Nadal permet à Juan Martin Del Potro, longtemps martyrisé par ses poignets, de renouer avec la finale de l'US Open, théâtre de son unique sacre en Grand Chelem il y a neuf ans. L'Argentin y défiera Novak Djokovic, qui poursuit son spectaculaire renouveau.
Strappé à deux reprises sous le genou droit, le visage grimaçant, le no 1 mondial et vainqueur sortant, a renoncé une fois mené deux manches à zéro (7-6 (7/3) 6-2) après deux heures de match.
Débarrassé de la chaleur et de l'humidité étouffantes qui l'avaient fait souffrir depuis le début de la quinzaine new-yorkaise, Djokovic, lui, a écarté sans encombre le Japonais Kei Nishikori (19e), finaliste en 2014, en moins de 2h30 (6-3 6-4 6-2).
"J'ai senti une pointe à 2-2, 15-0, dans le premier set. Après, j'ai continué en espérant que ça s'améliore au fil du match. Mais ça n'a pas été le cas", a expliqué l'Espagnol, qui "déteste abandonner".
"Je ne pouvais pas courir, pas poser mes appuis, ni pousser au service. A la fin, ce n'était plus un match de tennis...", a-t-il justifié.
Toujours la même tendinite
"Je ne crois pas que ce soit très grave, c'est toujours la même chose, une tendinite, mais ça m'empêche de jouer", a estimé le Majorquin de 32 ans.
De retour en finale à Flushing Meadows neuf ans après y avoir soulevé son unique trophée en Grand Chelem, à vingt ans à peine, Del Potro a aussi connu son lot de blessures: no 4 mondial début 2014, le grand Argentin (1,98 m) est relégué au-delà de la 1000e place mondiale quand il revient à la compétition en février 2016, après deux années gâchées par trois opérations au poignet gauche.
Fort deux saisons plus tard du meilleur classement de sa carrière - no 3 mondial - après s'être offert au printemps son premier titre en Masters 1000 à Indian Wells, suivi d'une finale à Miami, "Delpo" est sur un petit nuage.
Pour égaler Sampras
Djokovic, sacré il y a moins de deux mois à Wimbledon, tentera de remporter son quatorzième trophée en Grand Chelem dimanche, son troisième à Flushing Meadows, après 2011 et 2015.