Formidable Roger Federer. Le Bâlois a remporté les Swiss Indoors une neuvième fois pour cueillir le 99e titre d'une carrière phénoménale.
Roger Federer s'est imposé 7-6 (7/5) 6-4 en finale devant Marius Copil (ATP 93). Issu des qualifications, le Roumain a offert la réplique espérée pour que cette finale ne soit pas à sens unique. Marius Copil a signé le premier break dans les deux manches. Seulement, il avait en face de lui un adversaire qui tire une partie de sa force de sa haine viscérale de la défaite. Surtout lorsqu'il joue dans "son" salon, pour reprendre les propos du directeur du tournoi Roger Brennwald.
Le poids de la pression
Roger Federer pouvait égaliser à 3-3 dans le premier set après une amortie en revers bien trop "légère" tentée par Marius Copil sur la balle de break. Au jeu décisif, le Roumain cédait à 3/3 sur une nouvelle amortie ratée, cette fois en coup droit. Il a plié en ces deux occasions sous le poids de la pression dans cette finale, sa première dans un tournoi ATP 500, disputée face au meilleur joueur de tous les temps. Il n'a pas retrouvé toute la solidité nerveuse qu'il avait témoignée la veille face au no 5 mondial Alexander Zverev contre il n'avait pas concédé le moindre break en seize jeux de service.
Mené 4-1 dans la seconde manche, Roger Federer a gagné les cinq derniers jeux du match pour conclure en 1h35. A 4-4, l'arbitrage électronique, le fameux oeil du faucon, devait pencher à quatre reprises en sa faveur, les quatre fois pour un ou deux centimètres à peine. Marius Copil a alors compris que rien n'allait empêcher Roger Federer de remporter un vingtième match d'affilée à la Halle Saint-Jacques...
Un mur à abattre
Ce titre, le premier qu'il remporte sous les couleurs de son nouvel équipementier, lui offre la possibilité de gagner encore cette année son centième tournoi. Il aura une première chance ces prochains jours à Paris s'il dispute le Masters 1000 de Bercy. S'il ne gagne pas à Paris, il lui restera bien sûr le Masters de Londres pour abattre ce mur du cent comme l'avait fait Jimmy Connors à l'US Open 1983. Et après, il ne lui "suffira" plus que neuf tournois à gagner pour égaler le record des 109 victoires de "Jimbo".
Même si Roger Federer va accuser de plus en plus le poids des ans qui le contraint à la plus grande prudence dans la gestion de son calendrier, ce record de Connors est à sa portée. A 37 ans et demi, le Bâlois conserve une âme de guerrier qui lui permet de renverser des situations délicates comme il l'a démontré dans ces Swiss Indoors 2018. Dans les cordes au premier tour contre Filip Krajinovic et en quart de finale devant Gilles Simon, Roger Federer a su rester en vie. Il n'a rien lâché alors que son niveau de jeu ne répondait pas à ses attentes. Incapable de protéger vraiment son service, il a su trouver d'autres solutions et a su puiser dans ses ressources pour s'en sortir. "Jouer a domicile fut également primordial, dit-il. Le soutien du public a été déterminant cette semaine."