Il n’y a aucun calcul à faire, comme le souhaitait Roger Federer (no 3). Le Bâlois défiera Novak Djokovic (no 2) dans un véritable quart de finale jeudi dès 21 heures (heure suisse) au Masters ATP. Le vainqueur du dernier match du groupe Björn Borg ira en demi-finales, le vaincu en vacances.
Roger Federer a-t-il les moyens de prolonger sa saison 2019 de deux jours, voire plus si affinités? Sur la base des quatre premières parties de cette poule, il évolue un bon cran en dessous du niveau de jeu présenté par Dominic Thiem, tombeur du Bâlois puis de Novak Djokovic, et par le Serbe également.
Djokovic plus en confiance
En quête d’un sixième titre qui lui permettrait d’égaler le record de Roger Federer dans ce tournoi, Novak Djokovic a survolé les débats dimanche face à Matteo Berrettini (6-2 6-1). Il s’est ensuite incliné de justesse (7-6 au troisième set) devant un Dominic Thiem impressionnant au terme d’une rencontre somptueuse.
Le Serbe est en pleine confiance, fort également de son sacre dans le Masters 1000 de Paris-Bercy une semaine avant le début de ces «ATP Finals». Alors que ce n’est pas forcément le cas de Roger Federer, qui avait renoncé au rendez-vous parisien après avoir triomphé pour la dixième fois à Bâle.
L’homme aux 20 titres du Grand Chelem a été nettement dominé par Dominic Thiem pour son entrée en lice dans l’O2 Arena de Londres. Il a certes rectifié le tir en battant en deux sets Matteo Berrettini, mais sans jouer son meilleur tennis. «L’important, c’était de gagner», a-t-il toutefois souligné, à juste titre.
Roger Federer a en effet assuré l’essentiel. Les données sont par ailleurs plus simples avant son 49e duel avec Novak Djokovic que si le Serbe avait battu Dominic Thiem: dans ce cas de figure, le Bâlois aurait pu être éliminé même en battant le Serbe. Jeudi, il n’aura aucune question à se poser.
«Quand tu te dis que tu dois gagner un set sur le score de 6-2 mais pas de 6-3, tu as de quoi devenir fou», a souligné Roger Federer mardi, avant la rencontre Djokovic-Thiem. Il sait d’ailleurs de quoi il parle, lui qui s’était qualifié pour les demi-finales du Masters 2009 grâce simplement à un meilleur pourcentage de jeux gagnés.
Jouer les trouble-fêtes
Privé une seule fois de demi-finale (en 2008) dans ses seize premières participations à ce tournoi de Maîtres, Roger Federer sait aussi parfaitement à quoi s’attendre. Il reste sur cinq défaites face à Novak Djokovic, qu’il n’a plus battu depuis le Round Robin du Masters 2015.
Novak Djokovic, qui avait très vite pris sa revanche en finale de ce même Masters, a remporté 9 de leurs 11 derniers duels. Le Serbe mène 26-22 dans leur face-à-face depuis leur épique finale de Wimbledon remportée 13-12 au cinquième set, après que Roger Federer avait manqué deux balles de match au service.
Le Bâlois devra faire abstraction de ces statistiques et de ce funeste souvenir pour espérer créer la surprise jeudi. Mais, à 38 ans, il demeure ce joueur d’exception capable à tout moment de sortir le grand jeu. Et la perspective d’empêcher Novak Djokovic de terminer pour la sixième fois une saison à la 1re place mondiale ajoutera peut-être un soupçon de motivation pour le Bâlois…