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Roger Federer et Stan Wawrinka, Suisses et copains mais pas amis

A l'Open d'Australie, Stanislas Wawrinka défiera, demain, Roger Federer, dans ce qui sera le premier quart de finale 100% suisse en Grand Chelem de l'histoire. Un match comme un autre?

24 janv. 2011, 09:48

Stanislas Wawrinka (ATP 19) qui brandit le poing, défie Andy Roddick du regard en lâchant un «Allez!» aussi belliqueux que libérateur. L'image est surprenante, presque brutale. Elle suffit à expliquer la métamorphose kafkaïenne d'un homme calme mais loin d'être apaisé qui, à 26 ans, a décidé de devenir méchant. Car hier, le Vaudois n'a pas battu le No 8 mondial. Il l'a sauvagement agressé de services, de revers et d'amorties gagnantes, jusqu'à finir par le détruire.

Vainqueur 6-3 6-4 6-4 en 2h22', le p'tit gars de Saint-Barthélémy s'est offert le droit d'affronter, demain, Roger Federer (ATP 2), dans ce qui sera le premier quart de finale 100% suisse en Grand Chelem de l'histoire.

Wawrinka: «J'ai disputé l'un des meilleurs matches de ma carrière.» Wawrinka, deux minutes plus tard: «Je joue le tennis de ma vie.» Endurci par «deux mois d'une grosse préparation foncière», encouragé par sa victoire à Chennaï en début d'année, le matricule No 19 à l'ATP ne cogne plus. Il vole. Ne couche-t-il pas sur neuf succès? «Ce n'est pas que tout fonctionne, mais ma concentration est au top et je me sens bien physiquement», tempère-t-il.

Federer est le témoin privilégié de cette progression désarmante. «Longtemps, le problème était que, lorsqu'il faisait deux pas en avant, il faisait un pas en arrière juste après. C'est ce qui est arrivé en 2008, lorsqu'il est entré dans le Top 10 pour la première fois», explique le Bâlois. «Aujourd'hui, il est au niveau d'un Söderling (ATP 5) ou d'un Berdych (ATP 6).» «Stan» est-il mûr pour un premier titre en Grand Chelem? Moue dubitative du «Maître». «S'il en prend conscience, oui. Il n'aura pas dix opportunités, peut-être une ou deux, mais il est prêt.» L'ancien Wawrinka se serait senti flatté. Le nouveau corrobore: «Tous ceux qui sont classés entre la 10e et la 20e place en ont les moyens.»

Wawrinka ne craint plus personne. Pas même celui qu'il considère comme «le meilleur de tous les temps» et face auquel il a perdu leurs quatre derniers tête-à-tête, pour un bilan de 6-1. «Contre Federer, il n'y a pas de solutions miracle. Certains prentendent qu'il n'est pas au mieux de sa forme, parce qu'il a laissé filer deux sets contre Gilles Simon et un contre Tommy Robredo», analyse le Vaudois. «Mais Federer reste Federer. Il va commencer pied au plancher, le public sera de son côté... La différence avec les autres fois, et notamment notre 8e de finale l'an passé à Roland-Garros, c'est que je me sens plus fort.»

Les deux amis ont rendez-vous. «Amis», le mot est-il bien choisi? Car si «Rodg'» et «Stanley» partagent de nombreux souvenirs, en Coupe Davis ou aux Jeux de Pékin, ils ne sont pas intimes pour autant. «Notre médaille d'or olympique restera un moment inoubliable mais, avec la vie qu'on mène, on ne va pas forcément sortir manger tous les soirs ensemble», fait remarquer Stanislas Wawrinka, qui ajoute: «On se parle si on a quelque chose à se dire ou si on se croise dans le vestiaire. De là à se chambrer... Avec Gaël (Monfils), oui. Pas avec Rodg'.»

Federer, qui disputera demain un 27e quart de finale consécutif dans un tournoi majeur (record de l'Américain Jimmy Connors égalé), ne prétend pas le contraire: «Je ne connais pas Stanley comme je connais Marco (Chiudinelli) ou Michael (Lammer). Je n'ai pas grandi avec lui.»

Federer contre Wawrinka, Wawrinka contre Federer: et si, finalement, ce match était un match comme un autre? /PSA

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